«Nessma TV est la seule télévision privée dans le Monde arabe.» Tarek Ben Ammar Alors qu´il était prévu sur le plateau de Ness Nessma, Antonio Banderas, est apparu sur le plateau du Grand Journal de Canal+, aux côtés de Tarek Ben Ammar, producteur et actionnaire de Nessma TV. Curieusement et sans crier gare, ce dernier s´est violemment attaqué à la presse francaise et plus particulièrement à Jean-Michel Aphatie, le spécialiste politique de Canal+ pour le traitement des événements de Tunisie en France. Le petit neveu de Bourguiba, qui n´a jamais critiqué le président Ben Ali, s´est soudainement trouvé une carrure d´opposant et de défenseur du Grand Maghreb, en rappelant qu´il a été exilé de son pays. Il a, notamment critiqué l´ingérence française dans les affaires tunisiennes. Une sortie médiatique calculée par rapport à l´actualité chaude en Tunisie, mais truffée de mensonges. Ainsi, Ben Ammar affirme qu´il est la seule télévision privée en Tunisie, alors qu´Hannibal TV a été la première télévision à être agréée dans ce pays, par le régime de Ben Ali. Tarek Ben Ammar, (visiblement très mal informé) a affirmé que Nessma TV cible les 18 millions d´Algériens, alors qu´il existe 35 millions d´Algériens officiellement. Il ira même jusqu´à dire que c´est la seule télévision privée du Monde arabe, car elle est détenue par des capitaux privés. Voulait-il parler des francophones algériens qui sont recensés par l´OIF (Organisation internationale de la Francophonie)? Aucune confirmation. Ben Ammar multiplie les maladresses sur le plateau de Canal+. Autre mensonge du patron de Nessma TV, c´est le débat politique organisé sur Nessma TV. Il a indiqué qu´il a été le premier à traiter des événements de Sidi Bouzid. C´est faux, car en réalité, ce débat politique a été dicté par le palais de Carthage au temps de sa force, sur les consignes d´Abdelwahab Abdallah, le conseiller de Ben Ali pour les médias, pour contrecarrer Al Jazeera. Si on a choisi Nessma TV, c´est essentiellement parce qu´elle n´avait aucun lien direct avec le pouvoir ou la famille de Ben Ali. Quelques heures après la chute de Ben Ali, Nessma TV, a rapidement retourné sa veste, en critiquant ouvertement le régime de Ben Ali, pour essayer d´acquérir une certaine notoriété dans la rue tunisienne. Mais cette liberté de ton n´a pas gagné la confiance des téléspectateurs tunisiens car depuis la chute de Ben Ali, les téléspectateurs n´ont d´yeux que pour Al Jazeera. Toutes les télévisions tunisiennes y compris Nessma TV sont zappées. Al Jazeera s´illustre par la qualité des ses invités qui n´ont jamais été sollicités sur les plateaux de télévision tunisiens malgré la liberté d´expression. Ainsi l´émission Sans frontières où Al Jazeera avait accueilli Rached Ghannouchi, le leader islamiste du mouvement Ennahdha, Sihem Ben Sedrine (journaliste et militante des droits de l´homme) et Abdelbari Atwan, avait battu tous les record d´audience, en Tunisie. [email protected]