La défense investit totalement le domaine de la gestion en temps de crise en dévoilant ses cartes. Organisé en pleine crise due au tremblement de terre qui a secoué le centre du pays, le séminaire national sur les recherches et le sauvetage (SAR) qui a débuté, hier, au Palais de la culture, avait de quoi capter l'attention. Organisé par le ministère de la Défense nationale et parrainé par le commandement des forces aériennes, ce séminaire s'est voulu surtout de portée simple, vulgarisé et surtout «de terrain». Pour ce faire, beaucoup d'équipements maritimes et aéronautiques ont été mis à la disposition du public invité dans la grande salle des expositions, où on pouvait voir et toucher du doigt le matériel exposé. Du petit avion (tchèque) de reconnaissance au grand Hercule, en passant par les bouées de sauvetage, les tunnels de secours et les Zodiacs, on pouvait voir, en cas de danger extrême (incendie d'un avion ou accident d'un navire), toute sorte de matériels, d'habillements et de techniques utilisés par l'aviation militaire algérienne. Des vidéocassettes installées aux quatre coins de la salle des expositions permettaient de visionner, en temps réel, les opérations de simulation élaborées par les forces aériennes de défense. Evidemment, il manque encore un cadre institutionnel à cette parade de l'armée, un programme national et un espace organisationnel et juridique pour mettre au point un véritable plan d'organisation de recherches et de sauvetage en temps réel. Néanmoins, et à la faveur du tremblement de terre que l'Algérie vit encore, il était de première instance de voir où en sont les techniques de sauvetage de nos équipes et là, il était très instructif de constater l'avance prise par la Défense nationale en matière de sécurité et de secours. Déjà lors des précédentes communications sur l'aviation militaire (Boufarik, Tafraoui, Biskra, etc.), nous avons eu tout le loisir de voir l'engagement des équipements militaires dans des missions, même civiles (humanitaires ou de recherche), et le présent séminaire, qui durera jusqu'à demain, ne fait que confirmer l'engagement, entamé depuis quelque temps de l'armée dans des opérations de portée publique et le retard accumulé par les organisations civiles en matière de secours, de sauvetage ou de recherche. L'implication des divers corps de sécurité et de surveillance dans les opérations (gendarmerie, gardes-côtes) renseigne aussi sur la nécessité d'une réflexion plus large (interministérielle) pour arriver à mettre sur pied une structure nationale performante. Destinée initialement à la communauté aéronautique, cette rencontre aura intéressé tout le monde, malgré son caractère parfois rude et technique. Rappelons que l'Algérie, par le biais du SAR aéronautique et du SAR maritime, a déjà pris l'engagement d'intégrer l'Oacr et l'OMI, mais demeure dépourvue d'un système d'alerte performant et de niveau international pour réellement s'imbriquer dans le SAR au niveau mondial.