L'ancien chef de gouvernement estime que pour répondre aux défis de l'heure, il ne suffit pas seulement de changer des lois. L´ancien chef de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, met en garde contre un éventuel dérapage de la situation. «J´interpelle le régime sur le fait que plus on refuse de s´attaquer au fond du problème et les défis de l´heure, plus on s´approche d´un chaos qui menace ce pays», a-t-il averti. S´exprimant à l´issue de l´audience tenue avec le président de la Commission consultative, M.Ghozali n´a pas été par trente-six chemins. Clair et précis, il a appelé à établir un diagnostic objectif de la situation du pays. Pour lui, il est temps de prendre les choses au sérieux puisqu´il s´agit, rappelle-t-il, d´une question sensible qui concerne l´avenir du pays. «Il faut se baser sur un diagnostic objectif de la situation et des défis de l´heure», a-t-il insisté devant la presse. Chadli, Benflis, Hamrouche, Mehri et Aït Ahmed invités L´ancien président de la République, Chadli Benjedid, l´ex-président du Haut Comité d´Etat (HCE), Ali Kafi, l´ancien ministre de la Défense Khaled Nezzar, les anciens Premiers ministres Mouloud Hamrouche et Ali Benflis ainsi que Hocine Aït Ahmed figurent parmi les personnalités nationales invitées par la commission Bensalah pour des consultations sur les réformes politiques. C´est ce qu´a indiqué un site électronique en citant une source à la Présidence de la République. Les anciens Premiers ministres Mokdad Sifi, Smaïl Hamdani et Réda Malek, l´ancien membre du Haut Comité d´Etat (HCE) Ali Haroun, l´ex-secrétaire général du FLN Abdelhamid Mehri, le chef du RCD Saïd Sadi, ainsi qu´Abdellah Djaballah ont été également invités par Abdelkader Bensalah, chargé de mener les consultations avec les partis et les personnalités politiques. L´ancien chef de gouvernement estime que pour répondre aux défis de l´heure, il ne suffit pas uniquement de changer des lois. «Le règlement de cette situation ne se fait pas à travers le changement des lois»,a-t-il affirmé précisant toutefois: «Ces lois n´ont pas été respectées durant les précédentes décennies.» M.Ghozali évoque en revanche un problème important qui est l´application stricte des lois sur le terrain. Tout le monde s´accorde à dire que ce ne sont pas les textes juridiques qui manquent mais c´est l´application qui fait défaut. Un argument avancé par les partis de l´opposition, en l´occurrence le FFS et le RCD qui refusent de participer aux consultations sur les réformes. L´ancien chef de gouvernement est revenu sur les raisons de sa participation aux consultations. «J´ai accepté cette invitation pour transmettre les préoccupations des gens et les exigences de l´heure», a-t-il clairement dit. M.Ghozali a fait savoir qu´il ne changera pas ses positions sur les questions nationales. Il compte transmettre par écrit ses propositions au président de la République. «Le contenu sera le résumé des déclarations et positions annoncées dans les différents discours», a-t-il précisé. L´on rappelle que l´ancien chef de gouvernement a toujours plaidé pour l´ouverture du champ politique et médiatique. Comme il a revendiqué le respect des libertés individuelles, des droits de l´homme et l´équité dans le partage des richesses. M.Ghozali est partisan de ceux qui appellent à la transparence dans l´exercice du contrôle par des instances indépendantes. Ahmed Ghozali est la deuxième personnalité politique reçue par le président de la commission consultative, après Mohamed Saïd. L´ancien candidat à la présidentielle de 2009 a également posé ses conditions. Il a estimé que la réussite des réformes dépend de l´existence d´une volonté politique réelle et du respect des revendications du peuple. Il y a lieu de rappeler que les hôtes de M.Bensalah ne se contentent pas de faire des propositions sur les réformes. Jusqu´à hier, les invités qui se sont succédé à la présidence ont exigé des gages. Le parti d´El-Islah a même exigé le retrait du Code communal qui est en cours d´examen au Conseil de la Nation. M.Bensalah a également reçu dans l´après-midi d´hier le président du MSP et son staff. Ce matin, c´est au tour du Parti des travailleurs de transmettre ses propositions. Les consultations politiques se poursuivent jusqu´à la fin juin. Tous les anciens responsables et personnalités politiques seront conviés au débat. «Des invitations ont été adressées même à des anciens présidents de la République», confie une source proche de la commission.