La plupart des concernés sont des jeunes qui ont eu des crédits bancaires durant l'année 2004. De nombreux bénéficiaires de projets dans le cadre du dispositif Ansej n'arrivent plus à honorer le remboursement de leurs dettes. Ils sont présentement poursuivis en justice par les instituions financières qui réclament leurs dus. Confrontés à l'augmentation des prix de la matière première et autres services inhérents à leurs activités, les jeunes investisseurs sont étouffés par le poids de leurs dettes et un marché libre qui ne laisse aucune chance aux «petits» et aux «nouveaux». Ces derniers font appel aux pouvoirs publics pour examiner leurs cas et trouver des solutions sans lesquelles la faillite est toute proche. Les concernés sont pour l'essentiel des jeunes ayant bénéficié des crédits bancaires durant l'année 2004. Qu'en sera-t-il pour ceux qui ont suivi et notamment depuis l'autorisation de certaines activités introduites dans les nouvelles mesures prises par le gouvernement. Il n'échappe à personne que chaque jour, les agences Ansej sont prises d'assaut par des centaines de jeunes. L'Ansej de Béjaïa est submergée par le travail quotidien. Avec les nouvelles mesures du gouvernement, plusieurs créneaux ont été ouverts aux jeunes sans emploi, d'où l'engouement pour ce type de crédit. L'admission des demandes de crédits pour les créneaux du transport et de la location de véhicules, la baisse de l'apport financier du demandeur, l'augmentation du prêt non rémunéré (PNR) et la durée de remboursement du crédit avec un différé de trois ans, la création de nouveaux produits véhicules ateliers et la création de cabinets groupés sont autant de motivations qui suscitent cet engouement. Mais la question qui reste posée est liée aux capacités des jeunes demandeurs de mener leurs projets à bon port. D'ailleurs, 60% des demandes de jeunes promoteurs sont à classer dans le créneau du transport et de la location de véhicules. Et lorsqu'on sait la saturation qui frappe ces deux créneaux, les banques auront fort à faire pour récupérer leur argent. «La commission de sélection, de validation et de financement des projets traite 300 dossiers une fois par semaine», affirme-t-on au niveau de l'Ansej de Béjaïa. A ce rythme, des milliers de projet ont été accordés depuis le début de l'année. Des projets qui seront autant de problèmes à l'avenir si on considère le cas des bénéficiaires durant l'année 2004. La politique des pouvoirs publics en matière de création d'emplois devrait trouver vite une autre orientation. Certains observateurs affirment que l'Etat fait fausse route en accordant des crédits à des projets qu'on sait à l'avance inopérants. Sans une étude de marché, un projet ne peut être garanti dans sa réussite or c'est ce qui se passe quotidiennement. Alors que le secteur du transport est saturé, les jeunes y optent continuellement. Il en est de même pour les agences de location de voitures. A ce train, il y aura bientôt plus de voitures à louer que de clients potentiels.