Ces nouveaux éleveurs avaient tout de même maintenu leur activité alors que les composants alimentaires atteignaient des prix fulgurants. Plus d'une cinquantaine de jeunes aviculteurs menace de jeter l'éponge face aux difficultés économiques qui pèsent sur la filière. En effet, ces derniers sont confrontés aux contraintes du marché, notamment la très forte inflation des deux dernières campagnes durant lesquelles les prix des matières premières auront subi des augmentations insoutenables. Ces nouveaux éleveurs, dont la taille des locaux d'élevage ne dépasse pas les 5000 poulettes, avaient tout de même maintenu leur activité alors que les composants alimentaires atteignaient des prix fulgurants. Ayant tous adhéré au dispositif ANSEJ, ils auront bénéficié de crédits bancaires variant entre 2 et 6 millions de DA. Emprunts dont ils avaient tous entamé le remboursement selon l'échéancier négocié avec la BADR. Jusqu'au fameux discours de Biskra du 28 février 2009 de Bouteflika, où il s'engagea à éponger les dettes de l'ensemble des agriculteurs. Que les spécialistes avaient évaluées à plus de 45 milliards de DA. Les jeunes aviculteurs, disposant tous de cartes d'agriculteurs délivrées par les chambres de l'agriculture, se sont alors rapprochés de la banque afin de bénéficier de cette mesure. Du coup, dans leur écrasante majorité, ils avaient décidé de surseoir aux remboursements de leurs emprunts, dans l'attente de leur prise en charge. Brève accalmie Mais une fois les lampions de la campagne électorale éteints, ils seront éliminés du bénéfice au motif que leur dette serait à l'origine contractée dans le cadre de l'ANSEJ. Un revirement qu'ils ne comprennent pas, d'autant que leur activité relève bien de la filière agricole, à l'instar des éleveurs de bovins et d'ovins. Ces atermoiements des services bancaires les auraient contraints à lever le pied et à ne plus renouveler leur cheptel. Ils sont plusieurs dans ce cas à garder leurs ateliers vides, dans l'attente d'une solution. Entre-temps, après une brève accalmie consécutive à la chute des marchés internationaux, le coût des intrants se sont remis à la hausse. Actuellement, le tourteau de soja se négocie à plus de 4.200 DA, celui du maïs à 2.000 DA et le CMV est passé de 10.000 à 15.000 DA en l'espace de quelques mois. Une augmentation que nos interlocuteurs justifient par la contraction du nombre d'importateurs que la LFC de juillet dernier, instituant le recours au Crédoc, aura provoquée.