On pille et on vole aux Annasssers de Kouba. Un père de famille achètera quelques jours après, un objet volé à Kouba.... Le prévenu, condamné par le tribunal de Bab El Oued pour recel, fait prévu et puni par l'article du Code pénal, s'est avancé jeudi vers 11h40 face au trio Mansour Ouchen, Brahim Kherrabi et Nadia Amirouche de la 2e chambre correctionnelle d'Alger, avec le secret espoir que Maître Houcine Bouchina, son conseil, redresse, à ses yeux, une injustice. Or, l'interrogatoire fera ressentir que ce citoyen qui avait acheté à un prix raisonnable, n'était nullement au courant que le produit était celui d'un vol. Et ce vol n'avait pas été commis à Bab El Oued, ni à Hammamet, ni encore moins à Aïn Bénian mais aux Annassers, Cité El Afia, qui avaient connu des émeutes en début d'année 2011 à la suite d'une intempestive décision des autorités locales de déloger des indus occupants d'un bidonville «purgé», mais pas trop vite désaffecté et pris en main. Evidemment, qui dit émeutes, dit saccage, pillage et autres actes de vandalisme. Dans la foulée, il y a eu des entreprises attaquées et volées, voire franchement cambriolées, de quoi s'emparer d'objets de valeur facilement écoulables, mais par dans l'aire du sac et du pillage. Non, le prévenu avait été arrêté dans l'arrondissement de Bab El Oued. Et au tribunal de Bab El Oued sis au pied de la forêt Baïnem, l'équipe de Mohammed Kessar, le procureur et Djamel Gasmi, le président du tribunal, ne s'amuse jamais. Gare aux inculpés neutralisés! Devant Kherrabi, Abdelmoutaleb.K. n'a fait que jouer et répondre à haute voix, lançant des cris de désespoir craignant la confirmation du jugement. Il avait alors compris à la suite du regard de rappel à l'ordre de son avocat, qu'il avait intérêt à baisser de ton et de donner le temps au temps d'écoute de la composition correctionnelle affairée à prendre des notes, surtout le rapporteur de cette catégorie de détenus. L'interro est alors redressé. Tout baigne dans l'huile. Maître Bouchina adore évoluer dans les audiences noyées dans la sérénité. Il avait un plan d'attaque pour sauver son client de la lourde peine. Il saura placer les mots qu'il faut. Il dira, sans détours, que les enquêteurs sont allés trop vite en besogne. «Que voulez-vous que ce pauvre bougre ait pu faire au moment de l'achat de l'objet convoité? Il a eu sous les yeux quelque chose qu'il avait longtemps cherchée, intéressante à payer et ce, dans l'aire de Bab El Oued, alors que cet objet provient d'un produit de vol aux Annassers-El Afia, de Kouba de l'aire de Hussein Dey? Oui, que voulez-vous qu'il ait pu faire? téléphoner au commissariat, bureau-objets suspects trouvés en vente? Qu'il aille vers l'Internet balancer un mail? Non! Ce n'est pas sérieux. L'offre et la demande existent depuis la nuit des temps. Le commerce, c'est cela. Vous cherchez quelque chose à acquérir? Vous trouvez, on vous propose un prix. Vous étalez le vôtre. Et généralement, on convient d'un prix, on se sépare», avait plaidé le longiline défenseur qui a trouvé pour cette fois, que son client a joué de malchance, car lorsqu'il avait été contrôlé, le truc acheté s'est avéré le produit d'un vol. En plaidant, Maître Bouchina n'avait cessé de fixer Nasser-Eddine Rebaï, le procureur général qui, à chaque audience, fait l'unanimité par sa capacité à suivre les débats et intervenir souvent, juste de quoi éclairer le trio de la deuxième chambre correctionnelle. D'ailleurs, juste après le prononcé du traditionnel dernier mot que la loi confère aux prévenus, Kherrabi, tout en lançant un oeil furtif entre Ouchen et Nadia Amirouche, les deux conseillers, met en examen le dossier sous huitaine avant de décider de condamner le prévenu, mais une peine assortie du sursis, c'est-à-dire que le détenu peut rentrer chez lui en jurant intérieurement de ne plus acheter dehors un machin susceptible l'envoyer en taule, un endroit à ne pas fréquenter.