Sous le thème très général et très ouvert «À quoi sert le livre?» (Lire absolument L'Expression de mercredi 29 juin 2011, et chaque mercredi suivant), les auteurs ayant contribué à cette réflexion nous font part de leur sentiment. Après «L'acte de lire» et «Pour une pratique de la lecture», il est bon de développer cette réflexion en insistant sur l'ambition incontournable qu'il faut aider l'enfant à s'élever par l'admiration, voire par la vénération, des grandes oeuvres littéraires où brille l'intelligence des textes et s'épanouit l'esthétique de la langue. La méthode de lire s'acquiert à l'école, c'est là que commence tout apprentissage de la lecture et par là que se construit tout esprit pour comprendre le monde et pour s'ouvrir à lui. La vie sauvage ne peut être d'aucune lecture au sauvage, par contre, elle offre des leçons pratiques fort instructives à celui qui sait lire. Le manuel scolaire bien pensé, c'est-à-dire appuyé d'exemples précis et portant un projet où la raison d'instruire est méthodique et respectueuse du goût et du plaisir de lire de l'enfant, sera plus qu'un ami, je dirais une idole pour l'âge dont le rêve et l'avenir sont une seule et même chose. L'enfant et la lecture doivent composer une idylle. Cela pourrait paraître étonnant. Mais pour qui? Parbleu pour ceux-là mêmes qui enseignent et qui ne lisent jamais! Il n'y a aucune exagération dans ce que j'avance: une enquête sérieuse dans nos institutions scolaires le prouvera aisément. Or, il y a une sorte de méprise énorme si l'on n'explique pas que «lire, c'est comprendre» et qu'il faut «lire pour apprendre»! Vive la lecture, c'est le cri de l'esprit qui sait qu'il doit savoir pour comprendre!