La rencontre préliminaire entre le Chef du gouvernement et les représentants du Mouvement citoyen des ârchs aura lieu dimanche 31 août prochain au Palais du gouvernement, a-t-on appris hier de source proche du dossier. Cette rencontre préliminaire est destinée à remettre sur les rails le dialogue pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Pour cela, les présidences tournantes des coordinations de wilayas du mouvement (Cadc, Cicb et Cccwb) vont se réunir vendredi prochain à M'Chedellah, dans la wilaya de Bouira. L'objet de la rencontre serait de désigner les représentants du mouvement qui prendront part à cette rencontre préliminaire avec le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, indique-t-on de source proche du mouvement citoyen. Lors de la rencontre d'Ifri-Ouzellaguen du 20 août dernier, un consensus aurait été dégagé au sein du mouvement citoyen qui consiste à aller vers une rencontre préliminaire, afin d'aplanir les divergences de vue entre le pouvoir et les ârchs au sujet de la démarche du dialogue initiée depuis plusieurs mois. Sous le chapitre «incidences faites au mouvement citoyen», les ârchs réaffirment leur attachement à la levée des entraves qui empêchent un dialogue serein. Il s'agit pour rappel, de la libération de tous les détenus du mouvement, la levée des poursuites judiciaires qui pèsent sur les délégués, l'amnistie fiscale en Kabylie couvrant les deux années du mouvement et le départ des indus élus (élus locaux et députés). Il est fort probable que la rencontre du 31 août soit consacrée à l'examen de ces préalables au dialogue. A ce propos, l'annonce de l'octroi d'une enveloppe de 20 milliards de dinars pour les trois wilayas de Kabylie, lors du conseil des ministres d'avant-hier, est à interpréter comme un geste de nature à crédibiliser davantage la démarche du côté du pouvoir, surtout après le bémol introduit par Bouteflika dans son appel de Sétif. D'ailleurs, dans le communiqué du dernier conseil des ministres, le «préalable» du Président est plus nuancé. En outre, les observateurs avertis de la scène politique estiment que la décision du Président d'allouer une enveloppe pour le développement économique et social de la Kabylie, en saisissant l'opportunité de la tenue d'un conseil des ministres, est symptomatique du sentiment que le président n'est pas le bienvenu dans la région. A fortiori, que le chef de l'Etat est sur le point de boucler son périple national, hors Kabylie. Il reste à savoir comment vont réagir les ârchs à cette invitation du 31 août? Les délégués que nous avons pu joindre, nous ont affirmé que tous les représentants des ârchs sont au fait de l'évolution de la situation. Bien plus. On nous a confié que la décision d'aller au dialogue a été prise par le mouvement de façon souveraine, et ce, depuis le conclave d'Amizour. De plus, les coordinations communales du mouvement sont souveraines dans leur décision. De ce fait, on n'exclue pas, le cas échéant, que les différentes structures des ârchs qui encadrent la Kabylie soient sollicitées individuellement pour trancher sur la question du dialogue. Si tel était le cas, on serait à quelques lieues de la décantation au sein du Mouvement entre les coordinations menées par des délégués partisans du dialogue et celles encore prisonnières des partisans de la politique de la terre brûlée. En tout cas, une chose est sûre, la rencontre préliminaire ce dimanche est une occasion qui a permis tout le monde de jauger la bonne volonté, dont chaque partie ne cesse de se prévaloir.