Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a déploré hier l'«usage disproportionné» de la force, y compris l'utilisation de gaz lacrymogène, par les forces de sécurité du Bahreïn contre des civils. «Nous avons reçu des rapports inquiétants faisant état d'un usage disproportionné de la force par les forces de sécurité bahreïnies, y compris l'utilisation excessive de gaz lacrymogène, (...) et de balles en caoutchouc», a déclaré aux médias un porte-parole du Haut commissariat, Rupert Colville. «En particulier, l'utilisation de gaz lacrymogène aurait abouti à un certain nombre de décès de manifestants et des passants, et ce nombre aurait augmenté ces derniers mois», a-t-il ajouté. Le porte-parole a appelé le gouvernement de Bahreïn à enquêter sur l'utilisation excessive de la force, soulignant par ailleurs que les autorités ont récemment publié un nouveau code de conduite en matière de droits de l'homme pour les policiers. «Nous saluons ce nouveau code et espérons que sa mise en oeuvre sera prudemment surveillée», a indiqué M.Colville. Dimanche, des heurts ont opposé des jeunes aux forces de sécurité dans un village chiite à Bahreïn à l'occasion des funérailles d'un habitant décédé, selon l'opposition, après inhalation de gaz lacrymogène dont use la police. La tension reste vive à Bahreïn un an après la répression de la contestation réclamant une monarchie constitutionnelle et animé par les chiites, majoritaires dans ce petit royaume du Golfe dirigé par une dynastie sunnite. La répression, qui avait duré de la mi-février à la mi-mars 2011, s'était soldée par 35 morts: 30 civils, dont cinq décédés sous la torture, et cinq policiers.