Morsi a rencontré la semaine dernière Mechaal et Abbas, après avoir déclaré qu'il ne pouvait favoriser aucune des deux factions palestiniennes. La rencontre entre le président égyptien, l'islamiste Mohamed Morsi, et le chef du gouvernement du Hamas à Ghaza Ismaïl Haniyeh marque un "tournant" dans les relations palestino-égyptiennes, a indiqué un porte-parole de M.Haniyeh. ́ ́La rencontre entre (le Premier ministre du Hamas) et le président égyptien constitue un véritable tournant dans les relations bilatérales", a indiqué le porte-parole de M.Haniyeh à Gaza, Taher al-Nounou, dans un communiqué. Selon M.Nounou, la rencontre qui s'est déroulée jeudi au Caire a été l'occasion d'évoquer "des questions stratégiques et augure d'un avenir de coopération". La visite de M.Haniyeh au Caire, une semaine après la rencontre du président égyptien avec le dirigeant du Hamas Khaled Mechaal, a été précédée par l'annonce que l'Egypte avait assoupli les conditions d'obtention de visa pour les ressortissants de Ghaza âgés de moins de 40 ans. Selon un porte-parole de M.Morsi, les deux dirigeants ont évoqué "des solutions pour la levée du siège et pour mettre fin aux souffrances des habitants de Ghaza". "Le Premier ministre (du Hamas NDLR) est satisfait des résultats de sa rencontre avec M.Morsi" a indiqué M.Nounou. La semaine passée, M.Haniyeh avait salué la rencontre entre MM. Morsi et Mechaal comme un "fruit de la révolution" qui a entraîné la chute du prédécesseur de M.Morsi, Hosni Moubarak, au début 2011. Le Hamas est une émanation des Frères musulmans, mouvement dont M.Morsi est issu. Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Ghaza voisine de l'Egypte et d'Israël, avait espéré que la victoire de M.Morsi à la présidentielle allait lui permettre de renforcer sa position. Ghaza est sous le coup d'un embargo partiel d'Israël et de l'Egypte depuis que le mouvement islamiste a pris le contrôle de Ghaza, chassant le Fatah du président Mahmoud Abbas. M.Moubarak avait assoupli l'embargo sous la pression internationale en 2010 sans pour autant permettre de trafic commercial via le poste frontière de Rafah, comme le réclame le Hamas. M.Morsi a rencontré la semaine dernière MM. Mechaal et Abbas, après avoir déclaré qu'il ne pouvait favoriser aucune des deux factions palestiniennes que l'Egypte tente de conduire vers la réconciliation. Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta doit se rendre la semaine prochaine en Tunisie et en Egypte pour y soutenir les "transitions démocratiques", ainsi qu'en Israël et en Jordanie pour évoquer le conflit en Syrie, a annoncé le Pentagone. Le porte-parole du département de la Défense, George Little, n'a pas rendu publiques les dates des différentes étapes de cette tournée mais a précisé que les changements récents de régime à Tunis et au Caire présentaient "de nouvelles opportunités pour une coopération dans le domaine de la sécurité". En Egypte, alliée des Etats-Unis depuis la fin des années 1970 et où le ministre américain s'est déjà rendu en octobre 2011, M.Panetta s'entretiendra notamment avec le nouveau président islamiste Mohamed Morsi ainsi qu'avec le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées égyptiennes, selon M.Little. Il n'a pas en revanche précisé quels responsables le ministre rencontrera lors de ses autres étapes. A Jérusalem et à Amman, Leon Panetta "discutera avec de proches alliés qui partagent notre inquiétude à propos de la Syrie et de l'Iran", a affirmé M.Little. Israël et la Jordanie partagent tous deux une frontière avec la Syrie, où plus de 19.000 personnes sont mortes en 16 mois de révolte, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. L'Etat hébreu a renforcé la sécurité le long de sa ligne d'armistice avec la Syrie et dépêché des renforts de soldats sur le plateau du Golan tandis que la Jordanie fait face à un afflux de réfugiés syriens sur son territoire.