Dans un entretien à la chaîne privée syrienne, Al Assad fait le point de la situation A la veille d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité aujourd'hui sur l'aide humanitaire aux réfugiés syriens, il a jugé «irréaliste» le projet d'une zone-tampon en Syrie évoqué par l'Occident. Le président syrien Bachar Al Assad, intraitable après plus de 17 mois de conflit s'est montré résolu à gagner la guerre face à la rébellion même s'il a admis que cela nécessitait encore du temps, dans des déclarations diffusées hier. Alors que la Syrie est confrontée aux violences qui ont fait des milliers de morts, poussé à la fuite de milliers de personnes et détruit une partie des infrastructures, Al Assad a clairement montré qu'il n'était pas prêt de céder, malgré les appels occidentaux à quitter le pouvoir. «Je peux résumer (la situation) en une phrase: nous progressons, la situation sur le terrain est meilleure mais nous n'avons pas encore gagné, cela nécessite encore du temps», a-t-il dit, selon des extraits d'une interview à la chaîne privée Ad-Dounia qui la diffusera in extenso en soirée (hier). Le président, qui revendique le soutien de la majorité de la population pour en finir avec les rebelles, a reconnu que son régime avait commis de «nombreuses erreurs» mais que malgré cela, il existait «un lien solide» entre le pouvoir et le peuple. A la veille d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU aujourd'hui à New York sur l'aide humanitaire aux réfugiés syriens, il a jugé «irréaliste» le projet d'une zone-tampon en Syrie évoqué par l'Occident et la Turquie. Débordée par l'exode des Syriens, la Turquie a multiplié les appels à la création de ces zones tampons près de sa frontière, disant espérer que le Conseil de sécurité «agirait» pour héberger les réfugiés «dans des camps» en Syrie. Le président Assad, a raillé les défections. «Les gens patriotes et les gens bien ne s'enfuient pas, ne quittent pas la patrie. Finalement, cette opération (de défection) est positive, c'est une opération d'auto-nettoyage de l'Etat premièrement et de la nation en général», a-t-il indiqué. Les interventions de M. Assad sont rares depuis le début de la révolte, au départ pacifique puis transformée en rébellion armée par l'aide massive, financière et- matérielle, apportée par l'Occident et les monarchies du Golfe. Le 26 août, il avait devant un émissaire iranien déjà promis de vaincre la rébellion «quel qu'en soit le prix». L'Iran, principal allié du régime Assad dans la région, accueille aujourd'hui et demain un sommet des Non-alignés auquel participeront le Premier ministre et le chef de la diplomatie syriens. Alors qui accuse l'opposition et les rebelles d'être des «gangs terroristes à la solde de l'étranger», a lancé des opérations d'envergure pour déloger les rebelles fortement armés, retranchés dans de nombreux quartiers à Damas et Alep notamment.