Le président syrien, Bachar al-Assad, intraitable après plus de 17 mois de révolte, s'est montré décidé à gagner la guerre face à la rébellion armée. Une tâche qui, reconnaît-il, nécessite encore du temps. Ces déclarations, diffusées hier en soirée, par la chaîne privée syrienne Al Dounia, dénote la détermination d'Al-Assad à se maintenir au pouvoir. Le chef d'Etat syrien a clairement montré qu'il était intraitable et ne cédera pas malgré les nombreux appels occidentaux à quitter le pouvoir. «Je peux résumer (la situation) en une phrase: nous progressons, la situation sur le terrain est meilleure mais nous n'avons pas encore gagné, cela nécessite encore du temps.» Affirmant qu'il bénéficiait du soutien de la majorité de la population pour en finir avec les rebelles, Al-Assad a reconnu que son régime avait commis de «nombreuses erreurs» mais qui n'entament en rien «le lien solide» entre le pouvoir et le peuple. A la veille d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU, à New York, sur l'aide humanitaire aux réfugiés syriens, il a jugé «irréaliste» le projet d'une zone-tampon en Syrie évoqué par l'Occident et la Turquie. Un avis qui se révèle partagé par des experts et des diplomates. Reprochant à certains de ses proches collaborateurs d'avoir «déserté le navire», «les gens patriotes et les gens bien ne s'enfuient pas, ne quittent pas la patrie. Finalement, cette opération (de défection) est positive, c'est une opération d'auto-nettoyage de l'Etat premièrement et de la nation en général». Les interventions de M. Assad sont rares depuis le début de la révolte, au départ pacifique puis transformée en rébellion armée face à la répression brutale du régime. Le 26 août, il avait, devant un émissaire iranien, déjà promis de vaincre la rébellion à «n'importe quel prix». Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, à Téhéran à l'occasion du sommet, a déclaré avoir évoqué avec le président du Parlement iranien, Ali Larijani, la crise syrienne et «le rôle important que l'Iran peut jouer pour aider à la résoudre pacifiquement», selon le site officiel du Parlement iranien. Sur le terrain, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh), basé à Londres, note que les violences se poursuivent notamment à Damas et sa banlieue est, à Alep (Nord) et à Idleb (Nord-Ouest), mais les insurgés opposent une forte résistance à l'armée régulière. Les rebelles, armés par l'Occident, ont affirmé avoir lancé une attaque audacieuse avec des chars, contre l'aéroport militaire de Taftanaz, entre Idleb et Alep, y détruisant cinq hélicoptères. La télévision d'Etat a affirmé, pour sa part, que les forces armées avaient repoussé l'attaque en faisant des tués parmi les «terroristes». Selon le quotidien privé El Watan, l'armée poursuit son «opération de nettoyage» à Alep où les combats durent depuis plus d'un mois. G.H/Agences