Les personnes nées françaises en Algérie, au Maroc et en Tunisie se sont fait enregistrer à 87%. Les Français d'origine étrangère s'inscrivent moins souvent que les autres sur les listes électorales, mais une fois accomplies les démarches ils se prononcent tout autant, a révélé une étude de l'Institut français de la statistique et des études économiques (Insee). Selon l'étude rendue publique, la nouveauté des résultats réside dans le ́ ́comportement politique ́ ́ des Français d'origine étrangère qui s'inscrivent relativement moins que les autres sur les listes électorales, mais, qui, une fois cette démarche accomplie, votent dans les mêmes proportions. Au moment du vote, la différence selon la nationalité d'origine disparaît. Une fois inscrits, les uns et les autres votent dans les mêmes proportions, et entre les enfants d'immigrés et les autres, les écarts sont aussi estompés, ont affirmé les auteurs de l'étude, Xavier Niel et Lilian Lincot, de la division Enquêtes et études démographiques de l'Insee. L'Etude n'aborde toutefois pas la question de l'orientation du vote des Français d'origine étrangère, mais fait référence aux travaux publiés en janvier dernier par l'Institut français d'études démographiques (Ined) et qui ont conclu que les immigrés ayant des origines extra-européennes et leurs descendants votent nettement plus à gauche que la population ́ ́majoritaire ́ ́. Cela s'expliquerait, estime-t-on, non seulement par des raisons découlant de leur position sociale et de leur niveau d'éducation, mais aussi parce qu'ils se sentent plus souvent renvoyés à leurs origines et soumis aux discriminations. Toutefois, les Français d'origine étrangère s'inscrivent moins que les autres sur les listes électorales. Les plus en retrait sont les personnes nées au Portugal et en Turquie, affirme l'étude selon laquelle 60% d'entre eux sont inscrits sur les listes. Le taux d'inscription des Français nés sur le continent africain, d'en moyenne 77%, varie sensiblement selon la nationalité à la naissance: les personnes nées françaises en Algérie, au Maroc et en Tunisie se sont fait enregistrer à 87%, tandis que les électeurs d'origine maghrébine ne le sont qu'à 65%, poursuivent les auteurs de l'Etude réalisée auprès d'un échantillon de 300.000 électeurs potentiels. L'Etude révèle, par ailleurs, que l'abstention a atteint environ 20% lors de la présidentielle du printemps dernier, et a dépassé 40% lors des législatives (juin) qui ont suivi. Au total, un Français sur cinq n'a participé à aucun des scrutins.