Avec quelque 350 milliards de dollars de dettes et 350 millions d'Africains vivant avec moins d'un dollar par jour, l'Afrique doit impérativement s'assumer. Le sommet d'Abuja, réunissant pas moins de dix-huit pays africains, a pris fin, hier, après s'être tenu à huis clos, plusieurs heures durant. Les travaux ont porté sur l'examen des mesures à adopter afin de concrétiser le lancement de la Nouvelle initiative africaine (NIA). Le sommet avait d'ailleurs pour objectif, la mise en place des fondements de cette dernière. Dans ce sens, il est évident que la NIA pourrait, si un travail de coopération dense, est effectivement réalisé entre les pays africains, donner un véritable essor au programme de développement de l'Afrique. C'est pourquoi, une gestion économique saine du continent, pour laquelle la NIA compte s'investir sérieusement, occasionnera le soutien de la communauté internationale, notamment celui du G8. «C'est seulement lorsque nous aurons manifesté un engagement suffisant et notre responsabilité, que les donateurs, les partenaires et les investisseurs, y répondront de façon positive», déclarait le président nigérian lors de l'ouverture du sommet. «Nous insistons beaucoup sur la dimension partenariat de l'Afrique avec le monde extérieur, mais également sur l'obligation de réussir par nous-mêmes le développement des pays africains par une valorisation et une complémentarité des potentialités existantes», ajoutait-il ainsi, pour souligner la portée stratégique de la NIA qui envisage de prendre sérieusement en charge le devenir de l'Afrique. Des programmes clairs, prenant en compte les spécificités et les besoins du continent, seront également mis en place ainsi qu'un suivi régulier des projets par un comité restreint de chefs d'Etat. La Nouvelle initiative africaine propose, par ailleurs, de renforcer la démocratie et de gérer rationnellement l'économie afin de faire sortir le continent de la pauvreté, de la marginalisation et de l'exclusion. Des programmes d'action destinés à renforcer la sécurité et la paix, mais également la lutte contre des maladies comme le sida et autres pandémies qui menacent sérieusement tout le continent, seront également élaborés. La NIA est, rappelle-t-on, née de la fusion du «Programme de renaissance de l'Afrique pour le millénaire» (MAP. Millenium Africa Program), élaboré en synergie par les présidents algérien, Bouteflika, sud-africain Thabo Mbeki et nigérian Olusegun Obasanjo et le plan «Oméga» proposé par le chef d'Etat sénégalais Abdoulaye Wade. Ces deux plans initiaux ne partent pas des mêmes principes. Le MAP envisage le lancement de l'économie africaine à partir des moyens inhérents au continent. Oméga, en revanche, compte sur les aides internationales et ressemble, sur ce point, au programme de Lomé II. Cependant, dans le but de sauvegarder l'unité africaine, un compromis a été décidé entre ces deux plans. Il s'en est suivi l'adoption de la NIA, confirmée lors du 37e sommet de l'Organisation de l'unité Africaine (OUA), tenu du 9 au 11 juillet dernier à Lusaka, qui a intégré le plan Oméga au programme MAP.