Mis à part les affiches annonçant la révision exceptionnelle des listes électorales, aucun indice ne montre un quelconque intérêt des citoyens constantinois au prochain scrutin qui aura lieu le 29 novembre prochain. Appelée à aller aux urnes pour choisir lesr représentants locaux, six mois après avoir élu les représentants à l'Assemblée nationale, la population constantinoise ne donne pas l'impression d'accorder la moindre importance à un énième rendez-vous électoral qu'elle appréhende dans la plus grande indifférence. De nombreux citoyens que nous avons approchés sont bien au courant de la date des élections, mais tous insistent sur le fait que cela reste pour eux un non-évènement dans la mesure où, affirment-ils, le président de l'APC qu'ils sont invités à élire n'a plus désormais aucun rôle à jouer dans l'attribution des logements. «C'est l'administration représentée par le chef de daïra qui contrôle et qui décide. C'est en l'occurrence le wali qui voit son autorité élargie en matière de distribution de logements. En conséquence, le P/APC n'est plus considéré comme un personnage de la politique locale», commente un habitant d'un bidonville qui attend son tour d'être logé depuis vingt ans. Cet avis est partagé par plusieurs Constantinois qui ne comprennent pas pourquoi une question aussi cruciale que le logement soit l'apanage exclusif d'une commission présidée par un chef de daïra. Considéré comme la clé de voûte de la politique gouvernementale, le problème du logement qui continue de déterminer dans une grande mesure le comportement électoral du citoyen. Ce dernier estime que ce sont ses représentants locaux qui doivent prendre en charge cette question et non un fonctionnaire de l'Etat. Très mal informés sur le contenu de la nouvelle mouture du code de la commune, de nombreux citoyens ne savent pas exactement quelles sont les nouvelles prérogatives des membres de l'APC. «Si le maire n'a plus de pouvoir de décision en ce qui concerne l'attribution de logements, je ne vois aucun intérêt à aller voter pour quelqu'un qui ne pourra pas m'aider à sortir de cette sordide baraque où j'habite depuis plus de 17 ans», réplique un mal-logé qui travaille à plein temps à la commune de Constantine. Au niveau de l'administration, on est à des décades de ces questions qui préoccupent le citoyen. La Drag, par exemple, s'accroche aux aspects de la préparation matérielle du scrutin et le wali multiplie les assurances concernant la neutralité de l'administration. Quant aux partis politiques, ils sont une vingtaine à se mettre en lice au niveau des 12 communes de la wilaya. Comme de tradition, le FLN et le RND restent dominants, mais la nouveauté vient du FFS qui a présenté des listes au niveau de quatre communes. Pour le reste, il n'y a rien à signaler. Le sujet des élections locales ne fait pas recette.