Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est arrivé hier en Egypte pour une visite destinée à renforcer les liens entre les deux pays, qui se retrouve dominée par le conflit à Ghaza pour laquelle Le Caire et Ankara critiquent vivement Israël. M.Erdogan doit notamment rencontrer le président égyptien Mohamed Morsi, issu du mouvement des Frères musulmans, historiquement proche du Hamas palestinien qui contrôle la bande de Ghaza. L'Egypte et la Turquie sont sous pression des Etats-Unis pour amener le Hamas à cesser de tirer des roquettes sur Israël, mais les deux pays ont de leur côté fermement condamné l'Etat hébreu pour ses attaques sur l'enclave palestinienne. «Israël fait un tapage international avec ses trois morts (...) En fait c'est Israël qui a violé le cessez-le-feu», a déclaré M.Erdogan à Ankara avant de partir pour l'Egypte. «C'est une tactique d'Israël que de pointer du doigt le Hamas et d'attaquer Ghaza», a affirmé M.Erdogan qui a indiqué s'être entretenu vendredi soir du conflit à Ghaza avec le président américain Barack Obama et le président russe Vladimir Poutine. Le président Morsi a quant à lui dénoncé vendredi l'offensive israélienne contre la bande de Ghaza comme «une agression flagrante contre l'humanité», en promettant que son pays «ne laisserait pas Ghaza seule». La Turquie, autrefois proche alliée d'Israël, est en froid avec l'Etat hébreu depuis que des commandos israéliens ont tué neuf ressortissants turcs qui tentaient de briser le blocus de Ghaza à bord d'un ferry turc chargé d'aide humanitaire en mai 2010. Le Caire est lié depuis 1979 à l'Etat hébreu par un traité de paix, mais les relations entre les deux pays sont entrées dans une période d'incertitudes depuis l'élection pour la première fois d'un président islamiste en Egypte en juin dernier.