L'expression corporelle, un ensemble de mouvements harmonieux, coordonnés et parfois désabusés, continue de montrer, dans le cadre du 4e Festival international de la danse contemporaine, jusqu'où peut aller le corps humain pour dire le mal-être ou le bien-être de l'homme. La quatrième soirée du Festival, qui se poursuit jusqu'à jeudi prochain au Palais de la culture Moufdi-Zakaria sous le thème «Mouvements en liberté», a vu le passage de quatre troupes de danse contemporaine représentant l'Algérie, le Mali, Cuba et l'Irak. Les chorégraphies abordaient des thèmes différents, mais se partageaient un seul moyen d'expression: le corps. La joie ou le désarroi des peuples, leurs luttes et combats pour recouvrir leur indépendance ou pour arracher leurs droits citoyens, ainsi qu'un éventail d'expressions et d'émotions (colère, tristesse, joie, déception, trouble, révolte, amour, etc.) ont caractérisé, dimanche, les spectacles en compétition officielle du Festival. Les six artistes du collectif «Mali Debout Danse», venus de Bamako, ont proposé un spectacle intitulé «Nos indépendances» dans lequel la lutte des peuples d'Afrique contre la colonisation a formé le thème central et représenté, avec brio, par des gestes et mouvements contemporains pourtant accompagnés de musique traditionnelle. Les danseurs ont «relaté» avec leurs corps les périodes difficiles vécues par les peuples africains lors du colonialisme, leur détermination à se libérer, l'euphorie de la libération puis l'autre lutte post-indépendance pour les libertés individuelles et de l'expression, notamment. De leur côté, les quatre danseuses au talent prometteur de la troupe de danse de la Maison de la culture de Tizi Ouzou, ont présenté un spectacle intitulé «Le prix de la liberté» où, habillées en noir, elles se sont déployées dans une atmosphère sombre et triste en ayant en arrière-plan des images de massacres perpétrés contre le peuple algérien pendant l'occupation française. Même si la thématique semblait intéressante et touchante, les mouvements des jeunes danseuses, plus proches de la danse classique que contemporaine, avaient de l'expression mais, en même temps, étaient frappés d'une monotonie rendant le spectacle plat et sans énergie. Par ailleurs, les spectacles des compagnies «Akito» d'Irak et «Retazos» de Cuba avaient une approche philosophique des choses de la vie, traduite par un langage corporel vif, énergique et libre. Les points communs entre ces deux troupes étaient la couleur noir de l'habit des danseurs et danseuses, la simplicité du décor outre l'obscurité et le «brouhaha» dans lesquels ils ont évolué. Ouvert le 15 novembre, le 4e Festival culturel international de la danse contemporaine se poursuivra jusqu'au 22 novembre avec la participation de troupes de danse de 18 pays et d'Algérie.