Peut-être que la question des détenus constitue le seul écueil pour une éventuelle solution globale à la crise. La question des détenus a été au centre des discussions entre M.Ouyahia et la délégation des archs. En effet, cette question épineuse a été exposée d'une manière à trouver toute solution à cet écueil qui risque de freiner tout dialogue entre les deux parties. Depuis les événements de Kabylie en avril 2001, une sérieuse option basée sur un dialogue a été engagée. De part et d'autre, on s'achemine vers une solution conjointe pour apaiser le conflit et tracer le chemin vers une fin positive du conflit. On se rappelle des prises de position diamétralement opposées des deux adversaires. Hier, le terrain d'entente semblait inexistant. Au fil des mois, on s'est acheminé vers la fin d'une animosité qui n'a fait engendrer que du mal, et a accentué la cassure. Pourtant, la table des négociations reste la seule alternative possible. Ainsi, la rencontre entre le chef du gouvernement et la délégation des archs a été l'occasion de sortir de l'ornière et répondre à toutes les questions en suspens. Si le pouvoir a tendu la main et balisé la voie, les archs, de leur côté, ont accepté cette unique solution offerte pour débattre de toutes les questions inscrites à l'ordre du jour. Il n'en demeure pas moins que le problème lié aux détenus constitue en premier lieu le noeud dont la solution reste la clé pour désamorcer la crise, et arriver enfin à cette conclusion heureuse. En effet, du point de vue juridique, la levée des sanctions prises à l'encontre des animateurs des archs symbolise un premier pas vers une volonté de répondre à certaines ambiguïtés, mais aussi à une position politique pour un débat ouvert et sans retenue. Les délégués des archs ont été, jusqu'à ce jour, clairs sur ce point et demandent une certaine indulgence de la part du pouvoir pour la réussite du dialogue. Ce à quoi le pouvoir a répondu d'une manière des plus positives. Tout semble être clair pour engager un débat serein, où les parties en conflit tendent à trouver un terrain d'entente. Les préalables du départ ont été vite mis en veilleuse pour enclencher un débat de fond, d'où émergeront des solutions, sans nul doute, des plus bénéfiques. La tendance vers la sortie de la crise apparaît à l'horizon, et aplanir les vicissitudes du conflit constitue une ligne tangente pour les deux parties. A la lumière des informations recueillies çà et là, le dialogue amorcé touche les divers points de discordance. Mais, vu la volonté qui anime les deux parties, les chances d'une réelle solution sont en nette progression. Finalement, au-delà des questions relatives au contentieux archs-Sonelgaz, aux indemnités des victimes..., la question des détenus ne peut être considérée comme un frein. La volonté affichée de la part du pouvoir reflète toute cette philosophie de mettre fin à ce conflit qui n'a que trop duré. La région de Kabylie, considérée comme rebelle, doit s'effacer pour laisser place à une image de fraternité, où notre pays sortira «grand» dans sa composante sociale et économique.