A l'ouverture de l'assise inaugurale de la session ordinaire de son madjliss echoura - plus haute instance du parti entre deux congrès - et qui a vu ce week-end le plébiscite à l'unanimité du cheikh Djaballah à la toute prochaine présidentielle de 2004, ce dernier n'a pas manqué d'émettre, même s'il est élu à la majorité pour la course à la présidentielle, quelques réserves quant à sa participation future notamment pour tout ce qui a rapport à la régularité du scrutin et au respect de l'administration pour les engagements donnés à la classe politique pour un vote transparent et honnête. Djaballah qui a particulièrement insisté sur la nécessaire adoption de la loi électorale encore en débat à l'APN et qui serait apte à donner plus de crédit aux futures joutes électorales. Par ailleurs et nonobstant quelques frictions avec des partis politiques de même obédience que le sien, Djaballah a exhorté toute la classe politique algérienne à s'unir contre le seul adversaire susceptible de lui faire obstacle, à savoir l'administration qui demeure suspecte tant qu'elle ne se sera pas démarquée des accusations qui lui sont faites dont sa transformation en machine électorale au service du président candidat, Boutelflika auquel Ddjaballah reproche l'allégeance à l'Occident mécréant, en avalisant entre autres le rapport Benzaghou portant réforme de l'école, un rapport qui vise à franciser et à laïciser l'Algérie qu'il aliène de son passé, et en organisant l'année de l'Algérie en France; pays dont le président, Chirac, a déclaré le chef d'El Islah, vient à son tour de trahir l'âme et les préceptes de la révolution française de 1789 qui a fait du slogan «liberté, égalité, fraternité» son credo. Le cheikh reproche au président Chirac d'avoir obtempéré aux voix réactionnaires interdisant le port du voile alors que l'islam est la deuxième religion de France. A ses yeux «c'est là une injustice et une atteinte à la liberté personnelle à laquelle ne sont pas étrangers les dirigeants arabes, notamment le président algérien, qui tiennent à afficher un profil bas vis-à-vis des souverains européens, alors qu'ils ont tous les atouts en main pour faire respecter les droits de leurs ressortissants à l'étranger». Les dépassements qui ont lieu en France renseignent sur l'asservissement des officiels arabes et leur manque de fermeté pour appliquer le principe de réciprocité en relations internationales. Par ailleurs Djaballah renchérit en faisant valoir que l'échec du denier sommet de l'UMA (Union du Maghreb arabe) renseigne sur la fragilité des systèmes politiques arabes encore «sujets aux caprices de leurs chefs» un monde arabe qui a du mal aujourd'hui à se matérialiser surtout après «l'invasion de l'Irak par l'occupant américain», dira-t-il tout en rappelant les sévices qu'endure le peuple palestinien plus que jamais en proie au «despotisme de Sharon» autant d'exemples qu'il prend pour étayer ses propos dénonçant l'interdiction du port du voile en France, une interdiction qui ferait partie du même scénario «de domestication et d'assujettissement d'une culture arabo-musulmane qui a pourtant ses propres repères», soutiendra-t-il tout en appelant ses militants à garder espoir en un changement politique salutaire que ne manquera pas d'instaurer El-Islah, au grand bénéfice de la Ouma (nation) s'il venait à être aux commandes du pouvoir en Algérie, par la grâce d'un vote serein et démocratique. Djaballah n'écarte aucune éventualité d'ici à la date qui verra la tenue d'élections présidentielles, même celle du retrait à l'image de celui, historique, opéré par le six en 1999 contre le candidat du consensus.