Faisant fi de tout principe éthique et déontologique, et même de la loi, des organes de presse et chaînes de (télévision en particulier arabophones) n'hésitent pas à faire dans l'excès, allant jusqu'à réveiller les vieux démons. Dans une conjoncture «fragile» marquée par les convoitises tous azimuts dont l'Algérie fait l'objet, aussi bien sur la plan sécuritaire que géostratégique, ces médias offrent des tribunes inespérées à ceux-là mêmes par qui la tragédie nationale est arrivée. Ainsi, d'anciens chefs du parti dissous, des prédicateurs au ton virulent et même d'anciens chefs terroristes s'expriment librement, touchant des centaines de milliers de lecteurs et de téléspectateurs. Les patrons de ces journaux et chaînes de télévision mesurent-ils l'impact de leur «produit» sur l'opinion publique? Alors que la Constitution a tranché, en balisant la pratique politique; interdisant l'utilisation de l'Islam, de la langue et de l'Histoire à des fins de propagande partisane, certains organes de presse naviguent à contre-courant des lois de la République. Car, comment expliquer que des responsables de l'ex-Fis à qui la loi interdit de faire des déclarations publiques, occupent les colonnes de ces journaux? Un précédent qui ouvrira la voie à d'autres dérapages, puisque d'autres journaux ne manqueront pas de se lancer dans un «créneau» qui remettra en orbite ceux qui ont failli ébranler les fondements de la République. Ce sont autant de confrères assassinés (près d'une soixantaine) qui doivent se retourner dans leurs tombes-en apprenant que les «idéologues» de leurs assassins s'expriment en toute liberté dans la presse post-tragédie nationale. L'Algérie qui doit retenir les leçons de la décennie rouge, doit faire respecter la loi pour que jamais plus, les errements du passé ne soient tolérés.