Il ne s'agit pas de désaccords autour de la personne de M. Bouguerra Soltani, affirme le porte-parole du parti. «Il n'existe pas de tendances au sein du parti, mais il s'agit de divergences d'opinions autour de la présidentielle et nous allons surmonter cette étape en prenant le temps qu'il faudra.» C'est ce que nous a déclaré hier M.Menasra, le porte-parole du Mouvement de la société pour la paix (MSP), démentant pour l'occasion les informations faisant état de clivage ou de division parmi ses militants. M.Menasra ajoute: «Il ne s'agit pas de désaccord autour de la personne de M.Bouguerra Soltani, mais sur le principe même de la participation à ce rendez-vous.» Pour notre interlocuteur, la décision de laisser ouverte la session extraordinaire de son madjliss echoura, consacré à la présidentielle, était prévisible, paraphrasant par-là même le président du parti, M.Bouguerra Soltani, qui avait exhorté les membres du conseil du mouvement à «faire preuve de pondération dans la prise de décisions». M.Bouguerra avait même signalé que «la course à la présidentielle n'a pas encore commencé, contrairement à ce que la presse annonce». Le MSP refuse donc de s'aventurer dans un champ encore embrouillé et miné, préférant charger le bureau national du «suivi des mesures de mûrissement des choix soumis au conseil, notamment au sujet du prochain scrutin». Qu'en est-il de l'option de l'alliance et avec quel courant se ferait-elle dans le cas où le parti opterait pour cette thèse? Le MSP, qui semble consommer son divorce avec le groupe des onze et la formation de Djaballah, préfère jouer la prudence estimant que, pour le moment, aucune discussion sérieuse n'a été enclenchée autour de cette question avec la classe politique algérienne: «D'ailleurs, nous n'avons jamais évoqué d'alliance avec un parti ou un autre», ajoutant que «toutes les possibilités restent ouvertes et toutes les alliances aussi», et de préciser: «Le MSP prendra la décision qu'il jugera bénéfique pour le devenir du parti.» Une déclaration qui vient en contradiction avec les affirmations d'un membre du bureau politique ayant précisé que des personnalités et formations politiques avaient approché le MSP en vue d'avoir «son soutien pour le prochain scrutin». Le MSP va-t-il réitérer le scénario de 1999? En d'autres termes, quelles sont les chances du président-candidat dans ses calculs préélectoraux. Le représentant du MSP n'a pas exclu cette carte, il ne l'a pas non plus écartée. Après avoir rappelé que son parti a de tout temps mené une action politique organisée, il insistera sur le fait que «la décision finale prendra l'intérêt du parti en considération». Pour sa part, le président du mouvement s'est montré évasif, hier, en marge de la «Journée mondiale du voile». Il s'est contenté de déclarer que «le parti révélera sa position au moment opportun». Le report n'est pas le résultat des désaccords autour de la personne de Bouguerra Soltani, la preuve en est que «c'est moi-même qui avais appelé le conseil à faire preuve de pondération dans la prise de décisions».