L'opposition syrienne s'est retrouvée lundi à Istanbul pour se choisir un premier ministre et un gouvernement provisoires chargés de gérer les territoires de Syrie conquis par les rebelles hostiles au président Bachar al-Assad, deux ans après le début d'une guerre qui a déjà fait 70.000 morts. Cette réunion, organisée dans un hôtel de la mégalopole turque, rassemble pour deux jours les responsables de la Coalition nationale syrienne, reconnue par des dizaines de pays comme le seul représentant légitime du peuple syrien. Signe des divergences qui parcourent la nébuleuse de l'opposition syrienne, elle a déjà été reportée à plusieurs reprises. Douze personnalités sont candidates au poste de chef du gouvernement, a indiqué lundi un membre de la Coalition, Khaled al-Saleh, précisant que l'élection aurait lieu sous la forme d'un scrutin majoritaire à deux tours. Trois d'entre elles font figure de favoris: un ancien ministre de l'Agriculture de l'ancien président Hafez al-Assad, Assaad Moustapha, l'économiste Oussama al-Kadi et un cadre supérieur dans les télécoms, Ghassan Hitto. Avec un avantage pour les deux derniers cités, estimait lundi Samir Nashar, un des membres de la Coalition. M. al-Kadi est né en 1968 à Alep et dirige à Washington le Centre syrien pour les études politiques et stratégiques. M. Hitto est né en 1963 à Damas et a passé près de vingt-cinq ans aux Etats-Unis, où il a été un cadre dirigeant d'entreprises de haute technologie avant de rejoindre la Turquie et les rangs de la révolution fin 2012