Constantine reprend ses allures de ville tranquille Le calme est revenu, hier à Constantine, après la journée de dimanche très agitée. Le bilan fait état, selon une source bien informée, de pas moins de 35 arrestations parmi les émeutiers, dont des repris de justice, qui ont tenté de prendre d'assaut le Palais de justice. L'on dénombre aussi la blessure de 17 policiers. Ces derniers ont été attaqués à coups de pierres par des intrus qui ont investi la manifestation qui se voulait pacifique, en signe de solidarité avec les familles des petits Brahim et Haroun, assassinés par des criminels. Leur but était de semer le désordre et le chaos dans la ville. Tous les présents dans la rue avaient condamné ces actes. Ces Constantinois qui avaient d'une seule voix exprimé leur soutien indéfectible aux parents des deux victimes en suivant la grève générale et notamment pour dénoncer le double crime de Brahim et Haroun, n'étaient certainement pas d'accord avec la violence. Redouane, un restaurateur qui avait baissé rideau, la veille nous déclare «Pourquoi en venir à la violence? Je ne comprends pas ce qui se passe dans l'esprit de certains, c'est abject de vouloir détourner le malheur des autres pour des objectifs dévastateurs». La rue était unanime, elle a compris et bien saisi les intentions aléatoires d'une poignée d'individus qui cherchaient un prétexte pour permettre aux adeptes du printemps arabe de s'infiltrer dans une ville, dont la population est consciente des grandes manoeuvres qui se trament contre l'Algérie. Considérée comme un pôle politique des plus influents, Constantine n'est pas le lieu où ceux-là mêmes devraient trouver le terrain fertile pour leurs visées politiques. Les propos de ce jeune étudiant sont perspicaces: «Le mouvement de la grève générale a été suivi par tout Constantine, notre message a été clair à l'égard de ce qui vient de se passer, l'Etat a réagi, les autorités locales aussi, la justice à pris son cours, d'où vient cette violence? A quelles fins? Interrogez qui vous voulez et vous allez constater qu'aucun citoyen n'adhère aux appels à la brutalité!». Le constat avait été fait la veille déjà. Les manifestants qui ont organisé une marche pacifique, dimanche dernier, se sont retirés de la foule dès les premiers actes de violence. A l'origine du dérapage, des opportunistes, militants islamistes, qui auraient réussi à chauffer des gamins, mais surtout des repris de justice, pour les inciter à la violence, malgré l'appel incessant des deux familles des victimes qui insistaient sur la retenue, le calme et le respect de la grève générale. Hier, en dépit du calme, les forces de la police sont restées en alerte maximale en maintenant leur dispositif sécuritaire à travers toute la wilaya. Des agents ont été appelés à rester de garde devant les établissements scolaires et les infrastructures administratives.