Treize revendications qui devront trouver des réponses auprès du ministère des Finances, avant la paralysie du secteur les 17 et 18 avril prochain. Longtemps confinée dans le silence, la Fédération nationale des travailleurs des finances de la Centrale syndicale Ugta, monte au créneau, en observant, hier une journée de protestation. Sur les 65.000 à 70.000 travailleurs du secteur des finances, près de 90% ont répondu à l'appel de la fédération, avant de passer à une grève nationale de deux jours les 17 et 18 avril prochain. C'est du moins ce qu'a déclaré, hier, M.Ahmed Zouaoui secrétaire général de la Fédération nationale des finances. Selon notre interlocuteur, Alger a enregistré un taux de participation de 92%, les wilayas de l'Est 99%, l'Ouest 96%, le Sud 97%, indiquent les rapports transmis au bureau de la fédération des travailleurs du secteur à Alger. Plusieurs sous-secteurs ont pris part à ce mouvement de protestation dont les administrations des impôts, Trésor, Domaines et Conservation, cadastre, budget, ONS et l'IGF des 48 wilayas. «Presque tous les secteurs ont connu des revalorisations de salaires et une amélioration de leurs situations socioprofessionnelles, sauf les travailleurs des finances qui sont à la base de toutes les opérations financières qui, malheureusement, sommes en reste», a déploré M.Zouaoui. Une plate-forme de revendications de 13 points a été transmise à la tutelle, à commencer par la révision des régimes indemnitaires pour les corps techniques et corps communs, la création d'une nouvelle indemnité pour les deux corps au taux de 30%, le rehaussement de la prime de rendement à 40%, la mise en place d'une prime de départ à la retraite, la révision des statuts particuliers, la suppression de l'article 87bis, l'actualisation de l'abattement IRG au niveau du Snmg qui est de 18.000 DA, la révision du système de bonification des postes spécifiques et leur unification au sein des régies, l'actualisation des majorations pour le personnel du Sud et les Hauts-Plateaux et 10% pour ceux des Aurès, et qui n'a pas changé depuis 1969, la protection des agents des finances, la définition du statut juridique du cadastre en associant le partenaire social, la révision de l'ONS et la mise en place d'un statut pour le personnel et enfin le rejet de l'augmentation des 10% qui ont été alloués aux corps communs récemment. La totalité des revendications a été portée depuis une année à la connaissance du ministre des Finances, M.Karim Djoudi, dont la première réunion a eu lieu le 12 février 2012, une deuxième réunion avec le secrétaire général du ministère des Finances le 13 octobre 2012 avant de convenir à une troisième rencontre, le 20 mars dernier. Toutes les rencontres ont été un échec, d'où la concertation entre les différents représentants de la fédération des travailleurs des finances, pour passer à l'acte, à savoir le recours à la protestation publique, avant d'aller vers d'autres mouvements de grève illimitée dans le cas où les revendications resteraient insatisfaites, a-t-on averti. Etant donné que le département des finances est un ministère de souveraineté, le dernier mot reviendra au premier responsable Karim Djoudi, seul habilité à se prononcer sur les revendications des travailleurs, a souligné M.Zouaoui. Portail fermé, des dizaines de travailleurs (ses) ont observé un sit-in à l'intérieur du grand immeuble Mauritania (à côté de la gare Agha à Alger), et sans le moindre bruit aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'immeuble. Un exemple de protestation pacifique à suivre. Idem pour les autres blocs administratifs du secteur qui ont suivi le mouvement de protestation, dans une organisation exemplaire, tout en orientant la presse nationale vers le bureau du syndicat sis au boulevard Amirouche pour de plus amples informations sûr le mouvement de protestation dans la transparence totale. Une chose est sûre, le mouvement de protestation des travailleurs des finances, intervient dans une conjoncture marquée par une nette ébullition du front social. L'érosion du pouvoir d'achat, l'inflation et les conditions de travail déplorables figurent parmi les motivations des fonctionnaires du secteur des finances, pour qui seule la lutte paie.