Plusieurs carences ont été soulevées lors de cette journée de sensibilisation. Face à la prolifération de la violence contre l'enfance ces dernières années, l'Unicef ainsi que de nombreuses associations de protection de l'enfant, ont organisé hier, à l'hôtel Hilton à Alger, une cérémonie de présentation et de lancement de l'initiative «lutter contre la violence à l'égard des enfants». L'objectif de cette campagne, selon les organisateurs, vise à inciter les citoyens, les législateurs ainsi que les pouvoirs publics à se mobiliser contre les violences que subissent les enfants. Lors de cette cérémonie, les différents intervenants dans ce panel ont soulevé de nombreuses carences que connaissent les différentes institutions de la protection d'enfant. En effet, une intervenante a souligné le manque de service d'orientation qui permettrait à la famille d'exposer son problème tel un conseiller social. «La famille actuellement est confrontée toute seule face à ces problèmes. Il n y a ni médiation ni conseiller social», a-t-elle déploré. Elle a, en outre ajouté que «ces familles ne savent pas à qui s'adresser à part les services de police, alors que celles-ci ont besoin d'un espace où elles seront écoutées confidentiellement». Pour sa part, le président du réseau Nada, Abderahmane Arar a indiqué que son réseau reçoit quotidiennement de nombreux cas d'enfants violentés moralement, physiquement et sexuellement. C'est pourquoi, M.Arar, lors de cette rencontre, a estimé que le renforcement du Code pénal soit une mesure importante à revoir. Pour ce qui est de l'importance de cette campagne de sensibilisation, M. Arar a ajouté que celle-ci «permettra de plaider auprès des institutions pour améliorer la situation et pousser davantage afin que ces lois sortent et soient appliquées». Quant à Mme Nadia Aït Zai du C(Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme), elle a estimé que l'abrogation des deux ordonnances de loi de 1990 qui protège l'enfant du danger moral et physique «est une erreur monumentale». Pour elle, ces deux ordonnances sont d'une nécessité conséquente pour la protection de l'enfant. L'autre point soulevé, lors de cette cérémonie, concerne la limitation du rôle des associations de protection de l'enfant. « Les textes juridiques de notre pays ne nous ont pas permis de s'impliquer directement. Je n'ai pas le droit aujourd'hui en tant qu'acteur de la société civile d'intervenir en faveur de ces familles», a déclaré une représentante des personnes handicapées. «Aujourd'hui, il faut nous redonner le droit de nous impliquer dans cette lutte contre toute forme de violence contre l'enfant», a-t-elle poursuivi. De son côté, la représentante de l'Unicef, Mme Doria Merabtine, considère cette campagne de sensibilisation comme une «opportunité, qui permettra de rentrer en dialogue avec les familles et les enfants et apprendre à ces derniers comment se protéger contre cette violence à laquelle ils se sont confrontés continuellement». Selon les organisateurs, cette campagne se déroulera sur plusieurs niveaux durant une année avec la participation de plusieurs acteurs institutionnels, dont la société civile, tels les Scouts musulmans algériens, les Réseaux Nada et Wassila, le Ciddef, la Fédération algérienne des personnes handicapés.