L'avertissement toujours plus sévère lancé hier par les experts du Giec sur les impacts croissants du changement climatique doit pousser les dirigeants de la planète à faire plus contre le réchauffement, soulignent experts et ONG. «La Terre est dans le pétrin», résume le Fonds mondial pour la nature (WWF) après la publication de ce nouveau rapport. Le Giec pointe en effet les risques d'insécurité alimentaire, de déplacements massifs de populations, de pénurie d'eau, mais aussi de conflits dans certaines régions du monde, pour cause de dérèglement climatique. Le rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) de l'ONU, publié au Japon, «renforce un constat qui fait réfléchir: le changement climatique est réel, il survient maintenant et il affecte les vies et les moyens de subsistance des populations, aussi bien que les fragiles écosystèmes dont dépend la vie», estime le WWF qui, avec d'autres ONG, espère que ce nouvel avertissement sera cette fois entendu. Ce nouveau constat est «comme une histoire avec deux fins», l'une qui parle «d'inaction» et l'autre «du moment à saisir pour opérer des changements», selon la responsable du climat de l'ONU, Christiana Figueres. «La fin est sans aucun doute déterminée par nos choix aujourd'hui», ajoute-t-elle, appelant à «accélérer et intensifier les efforts» pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et gérer les risques inhérents au réchauffement. La communauté internationale est engagée depuis de longues années dans de complexes et laborieuses négociations sous l'égide de l'ONU pour lutter contre le changement climatique. Le prochain grand rendez-vous de ce processus, toujours marqué par l'échec de Copenhague en 2009, a lieu à Paris fin 2015 avec pour objectif de parvenir à un accord global contraignant de limitation des émissions de gaz à effet de serre et, exigence des pays les plus pauvres, une mobilisation de fonds pour les aider à s'adapter au réchauffement. Pour l'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), rassemblant les pays en première ligne face à la montée du niveau de la mer, les conclusions du Giec «ne sont pas une surprise». Mais sa présidente, l'ambassadrice Marlene Moses, «espère que cela va aider à convaincre la communauté internationale, et en particulier ceux qui sont les plus responsables du changement climatique, de répondre à la crise avec une urgence plus grande, pas dans un futur abstrait, mais immédiatement».