Ni la crise du logement ni le chômage n'ont empêché les Oranais de sortir dans la rue pour manifester leur satisfaction de l'exploit historique réalisé par les Verts. L'Algérie s'est offert le droit de rêver à sa première qualification aux 8es de finale de la Coupe du monde. Le rêve s'est concrétisé après la victoire historique des Verts face à la Russie. Et comme cette victoire ainsi que cette qualification ont constitué l'objectif principal de tous les Algériens, ces derniers n'ont pas trop attendu pour sortir dans la rue dès le retentissement du coup de sifflet final. A l'instar du reste du pays, la fête a battu son plein à Oran pendant toute la nuit. Vuvuzuelas, fumigènes, pétards, feux d'artifice, cris à pleins poumons, ont agrémenté la nuit folle des habitants de la deuxième ville du pays, El Bahia Wahrane. Dès le coup de sifflet final de la partie, les youyous des femmes se sont mélangés au «One, two, three, viva l'Algérie», lancé par des milliers de jeunes, qui ont investi toutes les rues de la ville d'Oran, annonçant une nuit de joie qui se poursuivra jusqu'au petit matin. D'innombrables voitures pleines à craquer ont défilé, klaxons à fond. Ivres de joie, drapés des couleurs vert, blanc et rouge, les supporters ont dansé au rythme des nouvelles chansons de soutien aux Fennecs. Ils ont chanté, dansé, jubilé, crié, et... pleuré tellement la qualification est émouvante. Des scènes d'allégresse collectives, quelquefois aux seuils de l'hystérie, ont été observées dans les places d'Oran comme la place Hoche, place des Victoires, place d'Armes, placette de Gambetta, place de l'antenne de la Radio et Télévision, Usto, M'dina J'dida, Tahtaha, Front de Mer, place du Lycée Lotfi, Bel Air etc. Dans tous ces espaces publics, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes ainsi que des enfants se sont mêlés à la fiesta. Ils sont venus de partout, y compris des quartiers populaires. Ni la crise du logement ni le chômage, encore moins la mal-vie n'ont empêché les Oranais à sortir dans la rue pour manifester leur satisfaction de l'exploit historique réalisé par les copains de Slimani. Des jeunes, désoeuvrés, sûrement en mal d'emploi se sont regroupés dans un petit coin non loin de la Bastille pour scander fièrement «miséria wa Tahya El Djazair» (malgré la misère vive l'Algérie). En un mot, la fête était bien au rendez-vous pour toute la wilaya. Oran était dans tous ses états. Les Oranais se sont relâchés laissant libre cours à leurs mouvements. La liesse était au rendez-vous un peu partout en Algérie. Oran a vibré au rythme de la musique, des vrombissements des moteurs et des courses folles des milliers de voitures. Des dizaines de bouchons se sont constitués un peu partout dans la ville peinant l'impressionnant dispositif policier mobilisé à l'effet de sécuriser la nuit oranaise. Des sonorités du karkabou et d'el guellal se sont mêlées aux youyous à gorge déployée lancés du haut des balcons par des femmes. Les supporters oranais brandissant tous genres de fanions, drapeaux et chapeaux aux couleurs de l'emblème national, ont été dans leur jour en fêtant le succès des Verts dans un joyeux bourdonnement. La victoire de l'Algérie contre la Russie a permis aux Fennecs à valider leur ticket historique en accédant par la grande porte aux 8es de finale de la Coupe du monde, une première dans l'histoire du football algérien. Le mythe devient réalité tandis que la fête a été complète. Pourvu que cela dure.