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Une hâte qui s'explique mal
PROCÈS DE L'ANCIEN PRESIDENT IRAKIEN
Publié dans L'Expression le 03 - 07 - 2004

Le procès de l'ancien dictateur irakien s'est ouvert jeudi, quatre jours après le transfert du pouvoir au gouvernement intérimaire désigné par la coalition.
Il y avait quelque chose de surréaliste dans le procès de l'ancien président irakien, Saddam Hussein, qui s'est ouvert jeudi devant le tribunal spécial irakien (TSI, créé singulièrement pour juger l'ancien dictateur et les principaux dignitaires du régime baassiste éliminé du pouvoir après la chute de Bagdad le 9 avril 2003). La volonté du gouvernement intérimaire -dont la nomination a été approuvée par l'autorité des puissances occupantes américaine et britannique - de faire du jugement de Saddam Hussein, la priorité de ses priorités s'explique mal dans le contexte politique et sécuritaire irakien.
D'ou les questionnements que suscite cette mise en procès que d'aucuns n'hésitent pas à assimiler à un règlement de compte alors que le collectif d'avocats de Saddam Hussein, qui n'a pu se rendre à Bagdad, parle de «farce». Me Mohamed Al-Rachouane, l'un des avocats du collectif de défense constitué par la famille de Saddam Hussein, indiqua hier à partir d'Amman, après l'ouverture du procès, que «ce qui s'est passé hier (jeudi) était honteux et pire que les procès de Nuremberg». En fait, au regard à la situation, proche du chaos, qui prévaut en Irak aujourd'hui, il est très difficile de soutenir que l'importance de l'heure est de juger et de condamner l'ancien dictateur eu égard à tout ce que le gouvernement intérimaire irakien a à réaliser pour replacer le pays dans la légalité et la légitimité, légitimité dont d'ailleurs est totalement dépourvu le pouvoir du président Ghazi Ajil Al-Yaouar et du Premier ministre Iyad Allaoui qui, sans doute, avaient devant eux un challenge plus crucial - pour l'Irak et le peuple irakien - qui consiste au retour à la sécurité et à la mise en place des institutions qui font aujourd'hui tant défaut au pays.
Aussi, ce procès monté avec une rapidité exceptionnelle, et cela en l'absence des avocats de l'accusé, prend de fait les allures d'une affaire strictement politique qui n'a de relations que périphériques avec la justice. En effet, beaucoup de zones d'ombre subsistent dans un procès qui apparaît davantage fait pour asseoir la position des actuels tenants du pouvoir en Irak avec, certes, cette cerise sur le gâteau que serait la possibilité de régler son compte à l'ennemi honni. De fait, si effectivement le pouvoir provisoire irakien avait un tant soit peu la volonté de justice et de faire condamner les anciens dirigeants pour les crimes commis contre le peuple irakien, le meilleur moyen de montrer que ce procès n'avait pas à voir avec un règlement de compte était encore de faire juger Saddam Hussein par le tribunal pénal international ( TPI, comme c'est actuellement le cas de l'ancien président yougoslave Slobodan Milosevic) ou mieux encore de le traduire devant la Cour pénale internationale (CPI, aujourd'hui opérationnelle et habilitée à connaître et à juger les crimes contre l'humanité comme l'indiquent les sept chefs d'inculpations retenus par le TSI contre l'ancien dictateur). Dès lors, il est difficile de conjecturer que seul le souci de la justice anime ceux qui ont pris l'initiative de focaliser l'actualité irakienne sur le procès de Saddam Hussein et sur son éventuelle condamnation à mort. Eventualité de fait très réelle à entendre les déclarations du ministre de la Justice du gouvernement intérimaire, Malek Dohane Al-Hassan, selon lequel «Saddam Hussein serait condamné à mort s'il était reconnu coupable».
Reste la question : pourquoi maintenant, quand l'autorité provisoire irakienne avait d'autres sujets de préoccupations plus urgents que celui de juger un Saddam Hussein qui pouvait aussi bien croupir des années en prison avant de voir l'ouverture de son procès ou, à tout le moins, jusqu'à la mise en place d'un gouvernement et d'institutions légaux et légitimes pour l'Irak. De fait, réagissant à cette hâte de faire juger l'ancien maître de Bagdad, le New York Time écrivait hier «Ce procès peut être un pas en avant vers un Etat de droit ou un retour à une logique de vengeance» estimant que «l'entamer avant, peut s'avérer rentable politiquement pour le gouvernement intérimaire irakien ou pour la campagne de réélection (du président américain, George W. Bush, mais ne peut rendre la justice».
De fait, il n'y avait pas que le New York Time qui se montrait sceptique quant au tempo de l'organisation de ce procès. Beaucoup d'autres journaux américains partageaient peu ou prou ce point de vue selon lequel c'est la justice qui risque de pâtir de ce procès qui remet en vérité en mémoire les fameux procès de Prague et de Moscou du temps du pouvoir communiste. Aussi, nombreux sont ceux qui perçoivent ce procès, outre un règlement de compte, comme une manière, pour le pouvoir intérimaire irakien, de s'imposer tant au peuple irakien qu'à la communauté internationale. Ainsi, la suspicion est grande parmi les observateurs quant aux tenants et aboutissants de ce procès et d'aucuns d'estimer que Iyad Allaoui n'a pas seulement en vue le souci de faire justice au peuple irakien en condamnant son tortionnaire. En vérité, le procès intenté à l'ancien dictateur irakien est par trop convenu pour être honnête.


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