La Lutte contre la pollution demeure la priorité absolue. «Suite aux contrôles effectués par les services du ministère de l'Amén-agement du territoire et de l'Environnement, il a été constaté un certain nombre de valeurs limites aux émanations de poussières générées par la cimenterie de Meftah, dépassant les normes admises en la matière, et appellent des mesures de redressement», c'est ce qu'a déclaré le ministre de tutelle, M.Rahmani, hier lors d'un point de presse au siège du ministère, pour justifier le gel «temporaire» de la cimenterie de Meftah. A cet effet, le ministre a rappelé opportunément la loi relative au développement durable qui fait de la lutte antipollution une priorité absolue. De son côté, le président de la Société de gestion et de participation Industrie Ciment, M.Thamari, qui était convié au rendez-vous, a précisé que la décision a été prise «en réponse aux jérémiades de la population de Meftah sur les désagréments causés à l'environnement». Sans avancer de délai, Thamari a indiqué qu'une enveloppe budgétaire de deux milliards de dinars sera débloquée pour mettre la cimenterie à l'arrêt. Un diagnostic, a t-il affirmé, est en passe d'être établi et ce, avec la participation d'experts étrangers. Les uns et les autres ont droit aux garanties. A la population de Meftah, Thamari a pris l'engagement de «régler le problème» dans le cadre de la nouvelle réglementation axée sur la dépollution. Aux salariés de l'unité, le ton était à l'optimisme. Un optimisme illustré par «les mises à niveau réussies». Raïs Hamidou, Sour El Ghozlane et Chlef ont été les exemples cités à l'appui. Ainsi donc, la cimenterie de Meftah sera dotée prochainement d'un appoint d'équipement et d'un appoint technique qui lui permettront d'atteindre sa capacité réelle de production -estimée à un million de tonnes par année- sans provoquer des problèmes atmosphériques. Interrogé sur l'origine des complications produites par les rejets poussiéreux de cette cimenterie, Thamari s'est borné à dire que l'unité de Meftah est l'une des plus anciennes - elle a été créée en 1976 - sans néanmoins faire un lien direct entre la vétusté des équipements et les dysfonctionnements constatés. Décidément, les pollueurs sont dans le collimateur. Une nouvelle loi astreignant tout industriel dépassant «le seuil d'alerte» à se soumettre à la fiscalité écologique, prendra effet à partir de janvier 2005. Pour mieux montrer le «sérieux» de la mesure, Rahmani a fait savoir que des délégués du ministère de l'Environnement seront présents dans chaque zone susceptible de causer du tort à l'environnement. C'est la raison pour laquelle, a précisé le ministre, l'unité de Ghazaouet a cessé son activité pendant un mois et n'a repris du service qu'après une mise à niveau s'élevant à un milliard de dinars. A présent, il reste à relever le défi des déchets polluants dont la quantité, de l'aveu du patron de l'environnement, est de l'ordre de 500.000 tonnes. Globalement, les douze unités de l'Industrie Ciment, qui fait travailler 11.000 salariés, bénéficiera d'un programme de mise à niveau de 4,2 milliards de dinars. Et en sus des objectifs environnementaux, il est attendu de voir leur seuil de production dépasser le stade actuel estimé à 11,7 millions de tonnes par année.