Une vue de la dernière conférence de la Cnltd Le phénomène permet de comprendre la difficulté de la situation algérienne et la complexité de la transition démocratique qui se heurte à une accumulation d'obstacles. Qui, le premier dictera sa solution? Entre les consultations menées par le pouvoir, la feuille de route proposée par la Cnltd et la démarche en solo adoptée par le FFS, les initiatives s'entrechoquent sans pour autant aboutir à une médiation. La classe politique est divisée. C'est même le signe d'une grave crise structurelle de la classe politique. A travers ces tiraillements, c'est tout le malaise politique qui s'exprime. Si le RCD et le MSP ont pu s'asseoir autour d'une table, ce n'est finalement que l'écume des choses. Les vraies failles sont ailleurs que les idéologies diamétralement opposées de ces deux partis. Elles résident au sein même de la mouvance démocratique. Prenons l'exemple du FFS et du RCD. Ces deux partis qui ne se sont jamais rencontrés, pour ne pas dire réconciliés offrent à eux seuls toute la béatitude de cette faille qui les sépare. Depuis la naissance du mutualisme en Algérie, les relations tumultueuses entre les deux formations n'ont jamais cessé, on vient de constater qu'elles ont survécu à leurs chefs respectifs. Hocine Aït Ahmed ne dirige plus le FFS, et Saïd Sadi a quitté le RCD. Pour autant, les divergences persistent. La divergence entre ces deux partis déteint comme une malédiction sur tout le camp démocratique dont il est impossible de recoller les morceaux. Le phénomène permet de comprendre la difficulté de la situation algérienne. Il montre ainsi la complexité de la transition démocratique de notre pays qui se heurte à une accumulation d'obstacles particulièrement redoutable. Le niet opposé à la démarche du FFS nous révèle que finalement, il y a des divergences au sein de la classe politique qui sont insurmontables au moment où la Tunisie voisine nous démontre tout le contraire. Les Tunisiens ont réussi le challenge d'une révolution à moindres frais. Faut-il alors réinventer les bases d'un autre consensus en Algérie? Faut-il réinventer la politique pour que nos partis puissent s'asseoir autour d'une même table, d'un même projet? Ou alors faut-il tout simplement faire table rase et tout recommencer à zéro. Cela s'appelle une révolution... En attendant, le FFS ne perd pas espoir et poursuit sa démarche. Le premier secrétaire du Front des forces socialistes Mohamed Nebbou a affirmé, hier, que les consultations autour de l'organisation de la Conférence nationale du consensus se déroulaient «normalement», ajoutant que le «dialogue restera ouvert» avec les différents courants politiques en dépit du refus de certains partis de participer à cette rencontre. A l'issue de sa rencontre avec une délégation du Mouvement populaire algérien (MPA),M.Nebbou a indiqué que l'annonce faite par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) qui compte plusieurs partis politiques ainsi que le parti du Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) de ne pas prendre part à la conférence «à défaut d'une vision claire» concernant cette initiative, ne le dissuaderait pas de poursuivre les consultations, soulignant que le dialogue «restera ouvert» avec les formations politiques. Le FFS «n'a pas été contacté pas ces partis» au sujet des informations rapportées dans les médias, concernant leur refus de participer à la conférence nationale du consensus, a précisé M.Nebbou indiquant que «l'initiative en est à ses premiers pas et n'a pas encore franchi le cap politique». Concernant sa rencontre avec le Mouvement populaire algérien (MPA), M.Nebbou a indiqué que les deux parties «partagent nombre de points de vues», dont «l'idée d'amorcer une nouvelle étape dans la consécration de l'Etat de droit». Pour sa part, le secrétaire général par intérim du MPA, Khaïter Baroudi, a précisé que «les deux formations politiques ont convenu de plusieurs questions de fond à l'instar de l'impérative édification d'un Etat fort et la consécration de la liberté d'expression».