Saâdani a opté pour la région Ouest et aurait été motivé par plusieurs nouvelles données Saâdani a défendu sa personne contre les accusations lui ayant été portées dernièrement par ses détracteurs. Cette fois-ci il a opté pour l'apaisement. «Le parti du Front de libération nationale, qui n'est pas un wagon, est une locomotive qui doit être guidée.» De tels propos ont été prononcés hier par le secrétaire général de l'ex-parti unique, Amar Saadani, à l'occasion de la conférence régionale qui a réuni à Oran les cadres et militants du parti. De telles déclarations n'ont pas été faites suite à un simple fait du hasard. Amar Saâdani estime que son parti occupe automatiquement les postes clés des institutions de souveraineté comme les ministères, représentations diplomatiques et autres directions. «Le FLN n'a pas eu sa part qui lui revient de droit dans les ministères», a déploré Amar Saâdani expliquant que «le parti, qui est majoritaire, lui revient le droit quant à la constitution et la gestion du gouvernement». Atteindre ce niveau de gouvernance est contre toute attente la seule aspiration de Saâdani depuis son intronisation à la tête du parti: introniser le FLN à la tête de toutes les institutions. Ce n'est pas tout. Saâdani continue, sur sa lancée, de pourfendre les leaders de l'opposition réclamant un changement pacifique et organisé du pouvoir politique. Dans son discours il est revenu pour charger l'opposition la qualifiant de «turbulente». «Je me demande à qui s'opposent-ils?» s'est-il interrogé. «Ceux-là seront fauchés par la locomotive», a-t-il ajouté avant de s'en prendre à Belayat. «Si tu es un vrai militant, rentre dans ta wilaya, à Sétif, au lieu de t'installer à El Biar», dira Saâdani à l'égard de Belayat. Le chargeant davantage, il récidive violemment en lui lançant une autre véhémence dans laquelle il lui a signifié que «les habitants de Sétif ne te connaissent qu'en tant que parlementaire». Ce sont là les petites déclarations phares de Saâdani avant de revenir pour défendre sa personne contre les accusations lui ayant été portées dernièrement par ses détracteurs. Amar Saâdani a, cette fois-ci, opté pour l'apaisement. Il dira en ce sens que «je ne vais pas recourir à la justice et je ne vais pas déposer plainte contre ces gens». Et d'ajouter en affirmant que «je refuse de répondre à ceux-là qui m'accusent». Dans ce chapitre précis, Amar Saâdani ne laisse pas le hasard faire les choses quand il lance une telle insinuation quant à ne pas répondre à ses détracteurs. Il s'agit de ceux l'accusant de détenir des biens immobiliers dans l'Hexagone. Fort probablement, que le patron du FLN tente de clore le dossier en question qui a fait couler trop d'encre ces derniers jours. Amar Saâdani s'est donc déployé à Oran sur deux fronts. Le premier est celui de la fronde au sein de son parti tandis que le deuxième est celui né de la polémique avec l'opposition regroupée au sein de la Cntld. Son déplacement oranais qui, au départ, s'est apparenté à une véritable épreuve, n'a en réalité été qu'une tribune ayant servi à Saâdani pour démontrer ses forces mais aussi sa force de mobilisation. Saâdani a opté pour la région Ouest et aurait été motivé par plusieurs nouvelles données. La principale est que certains députés de la région sont connus pour leur «allégeance» à Tayeb Louh, l'actuel ministre de la Justice qu'on dit être derrière la contestation qui mine encore et davantage l'ancien parti unique. C'est sans aucun doute cette question qui a motivé le déplacement de Saadani à Oran, des dividendes à tirer dans un fief appartenant à Tayeb Louh. Autrement dit, les querelles au sein de ce parti, vieilles maintenant de dix ans, n'intéressent et ne passionnent que ceux qui ont un quelconque avantage à en tirer en cas de victoire d'un tel ou de chute d'un tel autre. Pour les bases locales, cette démarche s'inscrit dans la préparation du prochain congrès du parti pour lequel Saâdani s'apprête activement à préparer ses partisans en vue d'éviter l'éventuelle éviction de la tête du parti.