Affirmer aujourd'hui que l'organisation terroriste appelée Etat islamique est une menace pour la sécurité de la planète, est loin d'être un scoop. En un temps pratiquement court, elle a réussi grâce à des soutiens de haute sphère de planter ses racines dans plusieurs pays du monde arabo-musulman, visant à ne pas en douter à propager son feu ravageur vers des pays de l'Europe. Sa progression inquiète de plus en plus les USA, qui avaient pourtant été à l'origine de la naissance de cette hydre sauvage. Dans un rapport du département d'Etat américain, il est clairement souligné que la menace de Daesh ne connaît pas de limite, prévenant sur son développement vertigineux en Libye. C'est certainement la crise politique qui offrira une aubaine à la nébuleuse pour s'installer convenablement en Libye, notamment à Derna et Syrte. Selon le rapport américain, le groupe terroriste compte près de 3000 éléments ayant gagné une expérience dans les combats en Syrie et en Irak. Deux pays qui mènent une lutte sans merci contre ce monstre. Sur les 3000 éléments, 800 sont basés au niveau de Derna, devenu le nid de Daesh, alors que 300 occupent le territoire de Syrte. Pratiquement tous de retour de la Syrie et de l'Irak. Le rapport établi par le département d'Etat américain rapporte que des Maghrébins comptent parmi les principaux dirigeants de la nébuleuse, dont le tristement célèbre Mokhtar Belmokhtar qui a émigré définitivement en territoire libyen, après l'échec spectaculaire de son attaque contre le site gazier de Tiguentourine. Ses acolytes élus pour cette mission ont été tous neutralisés, dont trois ont été capturés vivants, par une unité spéciale de l'ANP, qui en un temps record réussira lors d'un assaut majestueux à libérer plus de 600 otages, dont des étrangers. C'est dire que la Libye est devenue, en raison de sa position stratégique, l'épicentre de toutes les attaques. Des sources sécuritaires confient que les auteurs de l'attentat ayant ciblé, il y a quelques jours le musée du Bardo en Tunisie ont été entraînés en Libye. Grâce à des complicités, les assaillants se sont infiltrés sur le territoire tunisien pour commettre leur sale besogne, ôtant la vie à 21 touristes. Une attaque pour le moins que l'on puisse dire fatale pour la Tunisie. Dans ce même rapport, les USA soulignent que depuis le mois de janvier dernier la nébuleuse à mené des attentats désastreux en Libye, aussi bien contre des établissements hôteliers que contre des bases pétrolières plongeant ainsi le pays dans une spirale de violence incontournable. L'on cite également dans la même communication que l'hydre tentaculaire possède des compartiments au Nigeria après l'allégeance du groupe terroriste Boko Haram à Al Baghdadi, au Yémen qui vit également au rythme des attentats, au Pakistan et en Afghanistan, comptant la Syrie et l'Irak parmi ses principaux lieux de prédilection. Reste à savoir, quelle direction prendront les négociations entre les parties en conflit en Libye menées sous la coupe de l'ONU à l'initiative de l'Algérie. Par ailleurs, il est à noter que ces négociations pourraient être la clé vers une solution même si elles sont emboîtées par certains clans. La situation en Libye est très complexe, du fait que d'anciens terroristes à l'image de Abdel Hakim Bel Hadj participent aux négociations. On n'est pas en mesure de savoir si l'Algérie acceptera la présence de celui qui a été derrière plusieurs attentats sur son territoire. Les négociations sont menées au moment où l'armée libyenne sous la coupe de Khalifa Hafter traque les terroristes et parle d'une libération prochaine de certaines régions.