Ce dernier stigmatise la réticence de l'Etat. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, a défendu, hier, les réformes engagées dans son secteur depuis quelques années. «Le secteur a connu un rythme de croissance soutenu grâce à la transparence des réformes et à la cohérence des politiques appliquées» a-t-il précisé, dans une rencontre sur les opportunités de partenariat en Algérie, organisée à l'hôtel Hilton. Dans un bilan chiffré, ce dernier a expliqué que le flux des investissements directs dans le secteur de l'énergie est passé de 671 millions de dollars en 1999 à 2,3 milliards en 2003. Les Américains arrivent au premier rang en termes d'investissements engagés avec un net recul pour les Français qui se contentent actuellement de la 5e place. En effet, la réticence des compagnies pétrolières françaises à s'engager en Algérie et le départ de certaines d'entre elles prétextant la situation sécuritaire «critique» qui prévalait dans notre pays durant la dernière décennie, semble profiter en premier lieu aux Etats-Unis, lesquels accordent un intérêt particulier au sol algérien, «sous-exploité» selon une récente étude commandée par le secrétaire d'Etat américain à l'énergie, Abraham Spencer. La place des Etats-Unis se précise aussi avec le retrait de British Petroleum, la compagnie anglaise qui a vendu ses parts. Interrogé en marge de cette rencontre sur le très controversée avant-projet sur les hydrocarbures, ce dernier dira: «Nous sommes déjà dans la logique des appels d'offres réalisés dans une totale transparence.» Chakib Khelil persiste et signe: «Nous allons continuer dans ce sens et faire en sorte que ce processus soit instauré légalement dans le futur permettant au futur ministre de conforter cette politique d'ouverture que nous avons engagée dans un cadre plus clair.» En d'autres termes, le ministre de l'Energie et des Mines estime que la machine des réformes est déjà engagée bien avant la mise en oeuvre de l'avant-projet de loi en question, qui rappelle-t-on, «ne sera pas retiré ni révisé», à en croire une récente déclaration du premier responsable du secteur. Ce dernier appelle les autorités concernées à assumer leur part de responsabilités dans le dossier des réformes qui soulève l'ire des syndicats et des partis politiques, en absence d'une réaction officielle claire. Abordant les actions engagées en 2004, le ministre cite entre autres, la signature des huit contrats d'exploration pour un montant de 141 millions de dollars, le lancement de deux projets pour la réalisation de deux unités de dessalement avec les Espagnols, le lancement des appels d'offres pour l'exploration de 10 blocs. Par ailleurs, le ministre a procédé hier à l'ouverture du 3e Salon international de l'énergie, des mines, de la pétrochimie et de l'électricité d'Algérie, au Palais des expositions. 120 exposants vont présenter leurs produits et leurs dernières nouveautés technologiques. Alger Energy 2004 constitue selon les organisateurs du Salon «une vitrine» idéale qui permettra de faire preuve de l'ouverture du pays et «de sa détermination à jouer un rôle majeur sur le marché mondial de l'énergie».