La polémique enfle Pour les plus initiés, l'initiative de Madani Mezrag n'est pas innocente et pour bon nombre, ce terroriste repenti n'est qu'un pion entre des mains occultes. L'annonce de créer un parti politique de Madani Mezrag, l'ex N° 1 de l'Armée islamique du salut, aile armée du Front islamique du salut dissous, n'a pas laissé indifférente l'aile des gardes communaux conduite par Aliouat Lahlou. Déjà, lors des différentes actions de rue menées par les différentes ailes des gardes communaux et des GLD, le porte-parole ne ménageait point ces critiques à l'égard d'un pouvoir qui traite avec les terroristes. C'est à la suite de la convocation de Madani Mezrag à la table des consultations autour de la Constitution qu'Aliouat Lahlou avait, lors d'un meeting devant la siège de la wilaya, prédit ce qui se passe maintenant. «Accepter l'initiative du sanguinaire marquera une nouvelle étape dans cette démarche pour réhabiliter les sanguinaires qui ont mis à feu et à sang le pays. Cette descente aux enfers avait commencé avec la dissolution du corps des authentiques patriotes qui ont répondu à l'appel de la patrie» pense notre interlocuteur. L'annonce de Madani Mezrag de créer un parti politique s'inscrit en contradiction avec la loi qui interdit pareille initiative à tous ceux et celles dont les mains sont tachées de sang» ajoutera notre interlocuteur. Concernant la réaction, le porte-parole des gardes communaux libres préfère temporiser parce que jusqu' à maintenant le fait reste une simple supposition et une initiative unilatérale. «Dans les moments durs et devant le risque de voir disparaître l'Etat algérien nous avons répondu présents. Demain, si la situation venait à se reproduire nous serions toujours là pour contrecarrer les manoeuvres parce que nous croyons et sommes convaincus que l'Algérie mérite le sacrifice» nous confiera le porte-parole de l'aile des gardes communaux. Joint par téléphone, hier, il nous dira que les délégués du mouvement pour la cause des gardes communaux et la lutte contre le terrorisme ont décidé de passer à l'action pour faire barrière à cet ex-terroriste qui ne jurait dans un passé récent que de mettre la République à feu et à sang. Et d'ajouter: «Nous continuerons à combattre toutes sortes de terrorisme qui touchera notre chère patrie que nous avons défendue bec et ongles durant les années de braise. Notre interlocuteur finit par lancer un appel aux forces démocratiques du pays à se mobiliser et à faire barrière au projet politique d'un ex-terroriste qui refuse, selon lui, de se repentir. Les gardes communaux et les partisants de la lutte contre le terrorisme en signe de première réaction organisent une marche nationale qui regroupera les gardes communaux, les GLD et les patriotes ayant fait face aux groupes terroristes durant les années de braise, le 13 septembre dans la capitale des Aurès, Batna, pour faire barrière à l'ex-chef terroriste. La décision de Madani Mezrag est aussi commentée par le commun des mortels qui se demande pourquoi cette décision en cette période cruciale et où le pays est sujet à maintes pressions internes et externes. La rentrée sociale qui donne des signes de tension extrême, la situation sécuritaire des plus déplorables sur nos frontières suffisent et le pavé lancé dans la mare par un terroriste longtemps recherché par le passé et dont la tête à été mise à prix (4500.000 DA) vient ajouter de l'huile sur le feu, pense Mustapha un syndicaliste qui a requis l'anonymat. Pour Hamid, un vétérinaire, «la prolifération des partis politiques s'inscrit dans une perspective pour dévaloriser l'acte politique et banaliser. L'Algérie n'a pas besoin d'autant de formations qui collent comme des sangsues et qui s'engraissent sur le dos du petit peuple». Pour les plus initiés, l'initiative de Madani Mezrag n'est pas innocente et pour bon nombre, ce terroriste repenti n'est qu'un pion entre des mains occultes visant à remettre sur la table une mouvance financée depuis les capitales orientales; les monarchies de l'Orient peuvent être derrière cette initiative surtout que toutes les manoeuvres orchestrées pour déstabiliser l'Algérie se sont avérées inutiles. «Madani Mezrag depuis son coin à Jijel ne peut pas se lancer dans la politique sans des soutiens, surtout que même dans ses rangs il ne fait pas l'unanimité» commente Farid, un ex du parti dissous. Pour un ex-membre des coordinations des arouchs, la décision de l'ex-chef de l'AIS, est un non-événement parce que selon lui, le parti, s'il venait à être créé, sera un mort-né à l'image de plusieurs autres formations qui ont fini par se rétrécir telle une peau de chagrin. Le champ politique en Algérie est tellement parsemé d'embûches que seuls quelques partis finiront par s'imposer sur la scène. Celui de Madani Mezrag n'a aucune chance, si on excepte le fait qu'il occupera un moment les manchettes des journaux.