Des centaines de gardes communaux, de patriotes et de GLD, venus de diverses wilayas du pays, ont organisé, hier, un rassemblement devant la stèle érigée à la mémoire des victimes du terrorisme au chef-lieu communal de Saharidj. Une réponse, en quelque sorte, aux activités de l'ancien chef terroriste de l'ex-Armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag, qui a récidivé en organisant une université d'été dans un maquis de la wilaya de Mostaganem. Les sorties répétitives et provocatrices de cet ancien vétéran des maquis ne cessent de susciter le courroux des gardes communaux, qui ont exprimé hier leur colère face à la dérive de «ce criminel». «Le pouvoir est unique responsable. L'Etat a marginalisé ceux qui ont pris les armes pour sauver le pays en favorisant les architectes de la décennie noire, devenus des personnalités politiques», a dénoncé un participant venu de Skikda. «Ce chef terroriste, non moins consultant auprès de la présidence de la République, a déclaré à maintes fois qu'il ne regrette rien. Pis encore, il continue de refuser le statut de repenti. Il était parmi les criminels les plus recherchés des services de sécurité. Et maintenant, il cavale comme il veut sans être inquiété par les services», dénonce, de son côté, Aliouat Lahlou, porte- parole du Mouvement pour la cause des gardes communaux et la lutte antiterroriste, en appelant au passage toutes les forces démocratiques à se mobiliser contre les dérives de cet ancien émir, car «la menace terroriste plane toujours». Certains s'interrogent sur le fait que l'ancien terroriste avait déjà organisé une rencontre, l'année passée, dans un maquis de Jijel, et dénoncent le silence des pouvoirs publics. «Il y avait bel et bien un accord entre le pouvoir et cette branche terroriste AIS visant la dissolution de la garde communale», affirme encore Aliouat Lahlou. La dissolution de ce corps de sécurité a, souligne-t-on, facilité encore une fois le retour des groupes terroristes. «Des détachements ont été vidés dans plusieurs wilayas du pays. Ce qui s'est passé dans les wilayas de Aïn Defla, Skikda, Bouira et Batna confirme de plus en plus la dégradation de la situation sécuritaire. Le départ des gardes communaux a facilité la tâche aux groupes terroristes», a-t-on précisé. Les gardes communaux qui ont déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes du terrorisme ont, par ailleurs, dénoncé le silence des pouvoirs publics face aux dérives de cet ancien émir et de ses acolytes, dont leurs sorties sont qualifiées de provocatrices.