L'ancien chef de l'AIS, Madani Mezrag, passe à la vitesse supérieure. Quelques jours après avoir organisé une «université d'été» dans une forêt de la wilaya de Mostaganem, avec d'anciens repentis et des membres de la branche armée de l'ex-FIS, Madani Mezrag a réuni jeudi dernier ses acolytes dans la localité de Kaous, sur les hauteurs de la wilaya de Jijel, donnant naissance à un parti politique dénommé «Front algérien de la réconciliation et du salut». Selon des sources, environ 450 personnes ont pris part à cette réunion. Les activités de cet ex-chef terroriste continuent de susciter polémique et indignation, notamment des gardes communaux, fer de lance de la lutte antiterroriste durant des années, aux côtés des services de sécurité. Aliouat Lahlou, porte-parole du Mouvement pour la cause des gardes communaux et la lutte antiterroriste, n'a pas mâché ses mots pour dénoncer l'attitude autiste du pouvoir : «C'est inexplicable, l'attitude des institutions du pouvoir. L'armée et les autorités (le ministère de l'Intérieur, ndlr), continuent de faciliter la tâche à ce criminel. Comment laisser un chef terroriste cavaler en toute liberté, bafouant ainsi toutes les lois de la République ? Cela illustre et confirme la faiblesse des institutions de l'Etat.» Aliouat Lahlou précise qu'une réunion aura lieu aujourd'hui à Alger regroupant des membres de la Coordination nationale de la Garde communale et de militants pour débattre de cette question. «Ce terroriste criminel et ses acolytes ne nous font pas peur. C'est le silence du pouvoir qui nous fait peur. Après des années de lutte contre le terrorisme, c'est un autre combat que nous devons mener contre ces architectes de la décennie noire», a-t-il ajouté, en appelant toutes les forces démocratiques à se mobiliser pour faire barrage aux «provocations de ces anciens vétérans des maquis qui risquent de replonger le pays dans une nouvelle guerre civile et des violences».