La position a le mérite de la clarté «Contrairement à celle du RND, sans contenu et stérile, l'initiative du FLN émanant du système a un contenu politique.» Le président du RCD, Mohcène Belabbès, a qualifié l'action des 19 de «tentative de pollution du climat politique». «Poussez-vous qu'on s'y mette», est la citation qui sied bien au groupe des «19», selon le responsable du RCD qui s'est exprimé hier en marge des travaux du Campus des jeunes de son parti organisé à la Mutuelle des matériaux de construction à Zéralda (Alger). Cette initiative intervient «dans un contexte de climatisation encouragée et entretenue pour polluer les luttes politiques et dénaturer l'acte militant», a-t-il relevé. «La multiplication en cours de désertions dans les rangs du système, si elles confortent l'opposition dans sa démarche et ses analyses vieilles de quelques mois déjà, renseigne surtout sur les pratiques qui ont, jusque-là, prévalu dans son fonctionnement», a-t-il indiqué dans son allocation prononcée en la circonstance. «Les signataires veulent faire peur au peuple, en annonçant que le chef de l'Etat est kidnappé, mais, par qui?», s'est-il demandé. Même l'opposition n'est pas allée aussi loin. Selon M.Belabbès: «l'opposition qui a alerté depuis longtemps sur la vacance des trois pouvoirs(exécutif, législatif et judiciaire) et de l'accaparement de la décision par des cercles illégaux, n'a tout de même pas été jusqu'à autoriser des interprétations courtisanes qui voudraient faire croire que le chef de l'Etat serait pris en otage ou, plus grave encore, qu'il aurait commis des actes de trahison...». En fait, d'après l'orateur, «c'est cela que laissent entendre les appels des signataires qui souhaiteraient être réintégrés dans le sérail, même, en tant que clients patentés, si ce n'est pas, évidemment leur intention avouée». «La manoeuvre improvisée ces derniers temps s'inscrit (...) dans le cadre des soubresauts des luttes entre clans d'un même système.» Le responsable du RCD insinue que les signataires sont parrainés par la police politique: «Déchus pour certains et parvenus pour d'autres, mais tous ménagés par la police politique officieuse qui semble réduite à fomenter des scénarios de déstabilisation en actionnant ce qui reste comme acteurs publiques fidèles et accessibles.» «Ces derniers semblent perdus et ne savent plus à qui se vendre car les segments de la police politique déstructurée s'occupent, de leur côté, à se redéployer pour la nouvelle feuille de route qui leur est assignée», a-t-il ajouté. Le RCD qui n'a pas réitéré son appel à l'application de l'article 88 de la Constitution et la dissolution de la police politique, rappelle qu'il a introduit ces deux revendications dans le débat en décembre 2012, c'est-à-dire avant le 4e mandat du chef de l'Etat, qui a bénéficié du soutien de ceux qui aujourd'hui, «veulent se recycler dans l'opposition». Dès lors, le président du RCD affirme que «les positions ont évolué». Pour Mohcene Belabbès, jusqu'ici, soit depuis le 10 juin 2014, l'opposition, en tant que force politique alternative, qui demande à travers sa plateforme de Mazafran de discuter avec le pouvoir, à sa tête le chef de l'Etat, pour une sortie de crise en vue de parvenir à la mise en oeuvre d'une phase de transition, n'a pas eu de réponse. Dans ce contexte, il dira que le message du chef de l'Etat, même s'il reprend quelques propositions contenues dans la plateforme de Mazafran, «reste très vague» et relève des décisions «unilatérales». Si la proposition de réactivation de la coalition présidentielle proposée par le secrétaire général par intérim du RND est jugée «sans contenu et stérile», la proposition du FLN consistant à créer un front large pour le soutien du programme du président, est vue comme une «initiative émanant réellement du système qui même si elle essaye de reprendre les propositions de Mazafran, a un contenu politique concret». Le premier responsable du RCD, estime que «peut-être le temps viendra où le système à travers l'initiative du FLN et l'opposition via sa plateforme de Mazafran se rencontreront pour négocier une sortie de crise». Par ailleurs, l'ex-chef du gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, a indiqué en cette occasion que l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, à la tête de ce département pendant 12 ans, «devait au moins être cité en tant que témoin par la justice algérienne». Dans l'affaire Saipem-Sonatrach liée à la corruption où des pots-de-vin ont été versés pour l'obtention des contrats d'une valeur totale de 8 milliards par Saipem auprès de Sonatrach ces 10 dernières années, le gouvernement doit se constituer partie civile, car il s'agit de la dilapidation de l'argent des contribuables.