Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a finalisé son projet de Constitution. Il compte le rendre public, dès vendredi prochain, à la faveur de la réunion de son conseil national. C'est ce qu'a annoncé, hier, le président du parti, Mohcen Belabès. S'exprimant, hier, lors du forum du quotidien Liberté, le leader du RCD n'a, cependant, soufflé mot sur le contenu du document, si ce n'est la consécration du principe de la séparation des pouvoirs et l'inscription de l'entité « région », en plus de celles de la commune et de la wilaya. Evoquant la révision constitutionnelle, Mohcen Belabès a estimé que son parti y est « favorable ». « Que la révision soit faite maintenant où après les élections, le problème ne se pose pas. La Constitution n'est pas une affaire du Président ou du gouvernement », a-t-il, indiqué. Il déplore, toutefois, le fait que les partis politiques ne soient pas représentés au niveau de la Commission technique, installée dernièrement par le Premier ministre. Car, pour lui, la loi fondamentale « est avant tout une affaire des citoyens et pas seulement de constitutionalistes ». Partant de ce principe, le RCD estime indispensable que ce texte passe par un référendum. Mohcen Belabès est revenu sur la marche organisée par le parti lors de la célébration du 33e anniversaire du printemps amazigh. S'agissant de l'élection présidentielle de 2014 et la question du quatrième mandat du président de la République, le même responsable a soutenu que l'important, « ce n'est pas de savoir si M. Bouteflika se présentera ou pas, mais l'essentiel c'est de savoir quelles seront les garanties pour l'organisation d'une élection libre et transparente ». Le RCD prendra-t-il part à cette joute ? « C'est encore trop tôt pour avancer quoi que ce soit sur la question », signale M. Belabès. Il ajoute que le débat est déjà entamé au sein du parti. Sur le nombre de mandat présidentiel, il a souligné que le parti est partisan du principe de la limitation de mandats. Il a précisé que le RCD est favorable à l'instauration d'un quinquennat... Mohcen Belabès refuse d'imputer la responsabilité de la « déchéance » de l'exercice politique aux partis de l'opposition. Comme il ne veut plus reconnaître que cette même opposition manque de visibilité et de clairvoyance. Pour la bonne raison que « les conditions d'un exercice politique serein et meilleur n'existent pas », s'est-il défendu. Selon lui, la crise actuelle n'est nullement « nouvelle » ni « spécifique », elle est « systémique ». Enfin, sur l'ouverture de l'audiovisuel, il a indiqué que son parti ne peut pas en être contre le principe. D'ailleurs, il a qualifié de « danger » le fait de « laisser l'opinion publique se forger à travers les chaines étrangères ».