Elle vient à Alger pour trouver des solutions à la problématique de la radicalisation qui frappe la jeunesse de son pays sans discernement. Mme Christiane Taubira, ministre française de la Justice, est attendue demain à Alger pour une visite de trois jours. Cette mission intervient six mois après la dernière visite du président François Hollande et deux mois avant la tenue du Comité intergouvernemental de haut niveau, prévu pour le mois de février 2016. Elle s'inscrit dans le cadre de l'intensification des relations algéro-françaises. Celles-ci connaissent une embellie notable et le déplacement de la ministre «marquera en outre une nouvelle étape de la relation entre les deux ministères de la Justice, puisqu'il donnera lieu à la signature d'une convention portant renforcement de la coopération juridique», souligne un communiqué de l'ambassade de France à Alger. Il y a lieu de relever que le chantier de la réforme de la justice, notamment dans son volet formation et spécialisation des magistrats et des officiers de la police judiciaire a vu la contribution de la France. Au même titre que d'autres pays, occidentaux, notamment les instituts français de formation ont été sollicités pour le perfectionnement des auxiliaires algériens de justice, dans l'optique de la modernisation de l'institution judiciaire nationale. Un apport en expertise qui traduit également les efforts de rapprochement entre Alger et Paris et qui n'ont pas tous été couronnés de succès. Aujourd'hui, la tendance lourde est au renforcement des relations entre les deux pays et la visite de Mme Taubira vient, non seulement confirmer un état de fait, mais souligner également un échange permanent et réciproquement profitable aux deux pays. En l'espèce, la ministre française de la Justice vient à Alger pour trouver des solutions à la problématique de la radicalisation qui frappe la jeunesse sans discernement. Pour cela, Mme Taubira «donnera une conférence dimanche 20 décembre à l'Institut diplomatique et des relations internationales sur le thème suivant: «Les jeunes et la déradicalisation». Le concept de «déradicalisation», totalement algérien, est présentement le cheval de bataille de nombreux dirigeants du monde, confrontés directement ou indirectement au phénomène Daesh. Les dirigeants algériens, à l'image de Abdelkader Messahel qui aura justement des entretiens avec Mme Taubira, ne parlent pas dans le vide et apportent l'expérience algérienne dans le processus de «déradicalisation». La ministre française, dont le pays est en première ligne sur la question, voudra sans doute trouver auprès des responsables à Alger, un début de plan à mettre en oeuvre pour gérer au mieux le phénomène de radicalisation. Outre le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Mme Taubira aura des entretiens avec son homologue, Tayeb Louh et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.