Le théâtre régional Kateb-Yacine a mis en place un programme spécial printemps berbère en initiant quotidiennement des pièces de théâtre en tamazight. Depuis un plus d'une semaine, la wilaya de Tizi Ouzou vit au rythme des activités et des festivités commémoratives du 36e anniversaire du printemps berbère -tafsut n imazighen. Mais c'est aujourd'hui que la commémoration va atteindre son point culminant. En plus d'un programme d'animation artistique qui aura lieu notamment au niveau de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou; il y a lieu de signaler que deux marches vont avoir lieu dans la matinée d'aujourd'hui au niveau du chef-lieu de la ville de Tizi Ouzou. La première est celle à laquelle a appelé le bureau de wilaya de Tizi Ouzou du Rassemblement pour la culture et la démocratie-RCD. Par cette action de rue, le parti que préside Mohcène Bellabas entend exiger des pouvoirs publics de mettre en branle tous les moyens humains et financiers nécessaires afin de permettre à l'officialisation de la langue amazighe d'avoir un prolongement réel et concret sur le terrain. C'est d'ailleurs dans cette optique que l'un des slogans de la marche du RCD aujourd'hui à Tizi Ouzou est: «Pour une officialisation effective de tamazight.» Il s'agit là d'une revendication légitime puisque l'officialisation de tamazight dans la Constitution sans la mise en place de tous les mécanismes adéquats qui confèreraient à cette reconnaissance son vrai sens est un non-sens. Et l'expérience marocaine à cet effet est édifiante. Dans ce pays voisin, tamazight est langue officielle depuis six ans mais sur le terrain, rien de particulièrement palpable, n'est perceptible, selon les différents spécialistes algériens ayant eu l'occasion de s'exprimer au sujet de cette question. Par ailleurs, une deuxième marche est aussi programmée pour aujourd'hui par le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie-MAK que préside Bouaziz Ait Chebib, également dans la ville de Tizi Ouzou. A l'instar des années précédentes, les sympathisants du MAK profiteront de cette occasion pour brandir les slogans de ce mouvement. Sur le plan culturel et artistique, le programme mis en place par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou en collaboration avec les associations culturelles amazighes bat son plein depuis une dizaine de jours. Des dizaines de chanteurs prennent part à ces festivités à l'instar de Ali Meziane, Rabah Ouferhat; Zayen, Rachid Bellik, Malik Kezoui; Nouria, Karim Khelfaoui, Sihem Stiti... Il y a lieu de souligner en outre, que dans le sillage de la commémoration du printemps berbère également, le théâtre régional Kateb-Yacine a mis en place un programme spécial printemps berbère, en initiant quotidiennement des pièces de théâtre en kabyle et ce, à raison d'une présentation par jour. Le programme en question se veut un hommage à tous les hommes de théâtre ayant contribué à promouvoir le théâtre amazigh, selon les responsables du théâtre régional de Tizi Ouzou. L'anniversaire du printemps berbère a été aussi l'occasion du retour sur scène des animateurs principaux du printemps berbère et du Mouvement culturel berbère MCB. C'est ainsi qu'hier l'université Mouloud-Mammeri a donné rendez-vous à trois anciennes figures de proue du mouvement berbère. En effet, les étudiants ont eu droit à une conférence qui a été animée par deux des 24 détenus d'avril 1980, en l'occurrence Said Khelil et Arezki About, ainsi que Said Boukhari. D'autres acteurs ont eu déjà à intervenir, il y a quelques jours, pour rappeler les moments forts de cet événement ayant été le premier jalon qui a abouti à la constitutionnalisation de la langue amazighe comme langue nationale et officielle 36 ans plus tard. Parmi les acteurs ayant eu à témoigner cette fois-ci, il y a eu Said Sadi, Said Doumane, Mouloud Lounaouci et Arab Aknine. Dans le même sillage, un vibrant hommage a été rendu à Draâ El Mizan hier, par l'association culturelle Amgud aux 24 détenus du printemps berbère. D'autres activités commémoratives sont enregistrées un peu partout dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment dans les grandes villes comme Azazga, Tigzirt et Larbaâ Nath Irathen.