La plus grande faille dans ce dispositif a été incontestablement l'absence de suivi et d'orientation L'Ansej aujourd'hui, conjugue ses efforts avec les autres secteurs, en vue de proposer des débouchés aux jeunes promoteurs, en les mettant en contact avec les grandes entreprises telles qu'Algérie télécom et Naftal. Les bénéficiaires des crédits Ansej pour la création de microentreprises, qui n'ont pas remboursé leurs prêts, ne seront pas épargnés et ne bénéficieront d'aucun effacement de dette, comme la rumeur a bien voulu le faire croire aux citoyens. Et pour cause, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, l'a annoncé jeudi dernier à Alger. «Personne n'échappera à la loi, elle sera appliquée à tout le monde», affirme le ministre. Une annonce qui a eu l'effet de couperet pour les propriétaires de microentreprises en difficulté, notamment celles crées durant ou après la décennie noire. Dans le même sillage, le ministre indique que 80% des entreprises ont entamé les remboursements de leurs échéances, avec un accompagnement réservé aux entreprises en difficulté. D'un autre côté, le ministre explique que les bénéficiaires étaient au courant des clauses du contrat qui les liaient à l'Ansej et à la banque, et que cette phase de recouvrement est tout à fait normale. «Il y a ceux qui veulent saborder cette expérience de l'Ansej en disant que rien n'a été fait et que les autorités font cela juste pour calmer les jeunes», explique-t-il. Or, les observateurs que nous avons rencontrés, ne l'entendent pas de cette oreille et estiment que la plus grande faille dans ce dispositif a été incontestablement l'absence de suivi et d'orientation. Au sens où les bénéficiaires, après avoir effectué le parcours du combattant pour obtenir leurs prêts, se retrouvaient complètement livrés à eux-mêmes, et submergés par le flot des tâches administratives et comptables qui s'imposaient à eux. A tel point que la moindre petite action administrative ou comptable représentait pour eux un obstacle infranchissable. A cela il faut ajouter l'absence de qualification comme condition pour décrocher le crédit Ansej, ce qui aux yeux de nos interlocuteurs était une aberration, de confier des sommes d'argent aussi importantes à des jeunes qui ne présentent aucune compétence relative à leur activité. C'est le cumul de ces lacunes qui a conduit à des résultats catastrophiques, où les beneficiares se sont très vite retrouvés en cessation de paiement et dans l'incapacité d'honorer leurs engagements, et finalement devant la justice. D'un autre côté, la gravité de la situation n'incombe pas uniquement aux pouvoirs publics; il est certain qu'un nombre important de jeunes promoteurs malhonnêtes, n'avaient dès le départ aucune intention de rembourser leurs crédits, pis encore, l'équipement qu'ils ont reçu n'a jamais fait l'objet de l'usage prévu. Mais comment distinguer entre les jeunes qui ont été victimes d'inexpérience et ceux qui voulaient utiliser ce canal uniquement pour s'enrichir? Au demeurant, la situation est considérablement moins complexe, notamment pour les nouveaux demandeurs, qui n'auront pas à subir les affres de l'administration pour fournir un dossier lourd, et jouissent désormais d'un suivi qui les met sur les rails jusqu'à l'émergence de leurs projets. Dans ce sens, chaque antenne dispose d'un formateur qui leur permet de découvrir, grâce à une méthode simple et pratique, les principes de base pour faire démarrer et gérer leur microentreprise, et ce sur un programme qui compte cinq modules, à savoir le module de création, de marketing, de fiscalité, de planification financière et de comptabilité. Il sagit précisément d'apprendre au jeune promoteur à se maintenir à jour avec les différentes administrations, et surtout suivre son tableau de remboursement et agir de façon à prévoir, et à se préparer aux échéances. D'un autre côté, la solidité du projet doit être au coeur des préoccupations pour assurer une qualité de produit régulière et un tableau provisionnel sur trois ans, pour déterminer les besoins de l'entreprise et les éventuels résultats annuels. En somme, ce n'est que maintenant avec l'électrochoc de la crise pétroliere, que toutes les niches de collecte d'argent doivent été exploitées; c'est dans cette optique que cette campagne de recouvrement et d'assagissement intervient selon les experts. D'un autre côté, au vu des nouvelles améliorations apportées au dispositif, la 6e édition du Salon de l'emploi dédié à la «microentreprise, instrument de diversification de l'économie», qui se tient dans 47 wilayas et ce jusqu'au 22 mai, avec la participation de 2 458 microentreprises, a eu un écho favorable auprès des jeunes. En effet, le dispositif est devenu plus attractif, dans le sens où l'Ansej aujourd'hui, conjugue ses efforts avec les autres secteurs, en vue de proposer des débouchés aux jeunes promoteurs, en les mettant en contact avec les grandes entreprises telles qu'Algérie télécom et Naftal.