Bernard Emié, Son Excellence l'ambassadeur de France «Il est important de nourrir l'amitié entre nos deux pays. L'Algérie possède 11 millions de francophones, c'est le troisième pays francophone au monde», a fait savoir Bernard Emié, Son Excellence l'ambassadeur de France. Dans le cadre de sa rentrée culturelle, l'Institut français d'Algérie a convié la presse et ses partenaires à la présentation de sa saison culturelle 2016-2017, mercredi dernier à l'Institut français d'Alger. En présence de Son Excellence Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie, de M. Alexis Andres, conseiller de coopération et d'action culturelle à l'ambassade de France et directeur de l'Institut français d'Algérie, ainsi que des directeurs des Instituts d'Alger, d'Annaba, de Constantine et de Tlemcen, cette soirée de rentrée a été l'occasion pour l'Institut français d'Algérie et ses équipes de revenir sur les temps forts de la saison culturelle écoulée, mais aussi présenter les tournées nationales à venir pour cet automne 2016 et d'exposer les grands axes de la programmation 2017. Cet événement également dédié à l'ensemble des partenaires a été l'occasion de revenir sur le réseau culturel français dans le monde et ses différentes missions, sur le rôle de l'Institut français d'Algérie au service des relations diplomatiques franco-algériennes et sur «la force de son réseau composé de cinq antennes en Algérie qui oeuvrent tout au long de l'année à diffuser et à développer une offre culturelle riche au service des artistes, des oeuvres et du savoir». Dans son allocution de bienvenue, l'ambassadeur de France en Algérie a fait savoir que cinq instituts français, ont des relations privilégiées avec les partenaires locaux et répondent à des objectifs clairs: d'abord enseigner le français avec des méthodes modernes, faire connaître à l'étranger la culture et les oeuvres, avec 26 000 manifestations culturelles par an. Le troisième objectif consiste à constituer des réseaux durables entre les créateurs et responsables des pôles culturels. Et de rappeler la grande exposition qui se tient actuellement à l'Institut du Monde arabe à Paris sur Biskra, les plus de 100 000 entrées à l'expo made In Algeria, généalogie d'un territoire» qui se tient au Mucem et les préparatifs «d'arrache-pied», en partenariat avec les Algériens, d'une grande expo consacrée à l'Algérie, qui se tiendra encore à l'IMA en octobre de l'année prochaine. Aussi, il soulignera que la politique artistique de la France au niveau international connaît trois priorités; la création contemporaine, le rayonnement de la culture française et la mise en oeuvre de la diversité culturelle. «En Algérie, nous allons multiplier les partenariats avec les établissements, notamment le TNA, demain peut-être à l'opéra d' Alger, l' auditorium d'Oran, les autorités algériennes nous mettent à la disposition des lieux algériens. La Fête de la musique au niveau de la Grande-Poste d'Alger, pendant le Ramadhan a drainé plus de 5000 personnes. Ce fut un succès» et d'ajouter: «La France sera l'invité d'honneur au Festival international du théâtre de Béjaïa au mois d'octobre. La France a été, je pense, à la hauteur durant le Sila de l'an dernier où elle a été l'invité d'honneur. Cette année, on va continuer à mettre le paquet, grâce à la venue de grands auteurs et académiciens français. Nous rayonnerons sur le terrain, à Alger et à l'extérieur, partout si possible. Par exemple à l'amphithéâtre de Timgad, à Tipasa pour le Printemps des poètes, à Guelma, Souk Ahras pour le cinéma, Béjaïa, Sidi Bel Abbès etc.»M. Bernard Emié a évoqué la nécessité en outre de «nourrir l'amitié entre les deux pays». Et de dire: «Nous avons une langue et un langage en partage. L'Algérie possède 11 millions de francophones, c'est le troisième pays francophone dans le monde. Nous encourageons les jeunes à aller étudier en France, avec environ 6000 étudiants par an. Il s'agit là de participer à une meilleure connaissance mutuelle au-delà des clichés. Il s'agit aussi de répondre aux préoccupations des jeunes. Les Instituts français en Algérie sont des lieux d'échange et de partage concrets et de contacts avec les Algériens.». M.l'ambassadeur de France qui a tenu à rendre hommage notamment aux victimes des attentats du Bataclan en France a souligné également l'importance de «renforcer le débat d'idées, la promotion des valeurs constantes d'ouverture, de tolérance, d'humanisme, de la diffusion de la pensée et du savoir, via l'intensification aussi des échanges artistiques. Le débat d'idées, c'est la priorité absolue, parler des valeurs en commun; parler des sujets complexes comme la laïcité, le dialogue entre les écrivains, et les hommes politiques.» Le conférencier réitérera la nécessité de renforcer le partenariat avec les acteurs culturels algériens. Un «engagement à partager avec un public toujours plus nombreux, aller chercher un maximum de public à travers toute l'Algérie.». Alexis Andres, conseiller de coopération et d'action culturelle à l'ambassade de France et directeur de l'Institut français d'Algérie fera savoir pour sa part les trois volets essentiels sur lesquels reposent les activités de l'Institut français d'Algérie dont la programmation culturelle «répond à notre volonté de développer le dialogue des cultures».Tout d'abord celui des arts de la scène et de nous apprendre d'emblée que l'Institut culturel d'Annaba sera entièrement rénové et accueillera dans ses murs le concert du 2ème album de Speed Caravan ou encore les créations de Ce que le jour doit à la nuit, création d'Hervé Courbé et Time break. Côté cinéma, outre les films qui ont été projetés cette année au festival de Cannes, dont les films Divines de Houda Benyamina qui sera présenté en présence de sa réalisatrice, ou encore Kindil El Bahr de Damien Ounouri, d'autres films récents seront projetés tels La Vache de Jamel Debouze et Atlal de Djamel Kerkar ou encore le film d'animation Le Petit Prince. La France, nous a-t-on appris, sera présente aussi grâce à des auteurs qui revisiteront Molière et Flaubert, à ses humoristes et au théâtre international de Béjaïa, mais aussi avec des conférences qu'animeront notamment des auteurs qui porteront sur l'actualité commune, «Religion et société», Antoine Sfer et la nuit des idées qui se tiendra le 26 janvier en résonance avec les instituts français. Au menu également, la semaine de la francophonie, les journées gastronomiques, sans oublier le volet relatif à la mode. La soirée qui a débuté donc par une conférence de presse s'est poursuivie par un cocktail dînatoire en présence de Titouan Lamazou, navigateur et artiste français, qui présentera l'exposition de photographie «Tous les marins ont les yeux bleus». Enfin, les invités ont été conviés à assister au ciné-concert Le Cuirassé Potemkine (Russie - drame, historique, 72', 2014 - Version restaurée) selon Manu Lokotlé et Stefff Gotkovski, dans les jardins de l'Institut. Et ceci n'est que le début du meilleur de la saison de ce qui vous attend!