La trêve n'a servi à rien la preuve est faite que ce qui intéresse les parrains de ces organisations prétendument jihadistes, à commencer par Al Nosra (...), c'est tout simplement la stratégie du pourrissement grâce à laquelle le travail de sape de la Syrie pourra continuer. Depuis sept jours, les aviations syrienne et russe n'ont effectué aucune frappe sur Alep malgré la fin de la trêve intervenue dimanche dernier. C'est ce qu'a indiqué dans un communiqué le porte-parole de la force russe en Syrie, Igor Konashenkov, démentant par la même occasion les assertions de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh), basé à Londres, qui a fait état de frappes aériennes conjuguées à des tirs d'artillerie ciblant les deux parties est et ouest de la ville. En ouvrant six corridors permettant aux civils d'évacuer la ville, avant la reprise des bombardements, l'armée syrienne et son allié russe ont tenté de réduire la pression exercée par les groupes terroristes sur la population interdite de sortie. Seules, 48 femmes et enfants ont pu braver cette mesure lundi soir mais ni le gros des 250.000 habitants de la partie est ni les factions telles qu'Al Nosra n'ont répondu à l'offre de quitter indemnes la ville où ils sont pourtant pris au piège. En fait, la preuve est faite que ce qui intéresse les parrains de ces organisations prétendument jihadistes, à commencer par Al Nosra dont on a du mal à imaginer qu'elle puisse être ainsi soutenue par les pays occidentaux et les Etats du CCG qui parlent de rébellion quand il s'agit en fait de mercenaires, c'est tout simplement la stratégie du pourrissement grâce à laquelle le travail de sape de la Syrie pourra continuer. Dans le cas contraire, toute la stratégie mise en oeuvre depuis plusieurs années serait compromise et les coalisés ne peuvent s'y résoudre. C'est pourquoi la campagne médiatique a atteint l'hystérie autour des slogans sur les «crimes de guerre» et les «crimes contre l'humanité» reprochés allègrement aux forces russe et syrienne par ceux-là mêmes qui n'ont cessé, depuis cinq ans, de bombarder copieusement les populations irakienne, syrienne et yéménite, quitte à provoquer un exode tragique sciemment exploité pour les mêmes fins précitées. Forte de cette expérience, la Russie a exclu lundi une nouvelle trêve humanitaire à Alep. Damas partage la même position, qui considère que les mercenaires présents à Alep-Est n'ont aucunement l'intention de céder la place mais que leur mission est d'apporter de l'eau au moulin des détracteurs du régime du président Bachar al-Assad. L'offensive engagée le 22 septembre par l'armée syrienne et les forces russes pour libérer Alep-Est a fait 500 tuées et plus de 2000 blessés. L'ancienne capitale économique du pays a subi des destructions massives. Mais elle n'est pas la seule. Plus au nord, l'armée turque mène une guerre de l'ombre contre les Kurdes du PYD pour les empêcher d'avancer vers Raqqa, profitant de la mobilisation militaro-médiatique sur Mossoul, en Irak. Utilisant l'aviation et l'artillerie, l'armée turque entend barrer la route à l'émergence d'un front kurde où Syriens du PYD et Irakiens et Turcs du PKK viendraient à s'unir contre Ankara. Anticipant l'offensive pour libérer Raqqa, et pour laquelle les Forces démocratiques syriennes, une coalition de combattants arabes et kurdes soutenue par les Etats-Unis sont en ordre de bataille, la Turquie veut monter au front au même titre que les autres armées, non pas tant pour éliminer Daesh de cette zone aussi stratégique que Mossoul mais surtout pour annihiler les velléités grandissantes des Kurdes sur l'ensemble de la région. Aviation et artillerie turques sont, de ce fait, en train de bombarder copieusement le nord- est d'Alep, notamment à Afrine, pour couper les voies d'approvisionnement de Daesh à Raqqa, certes, mais aussi pour contrôler rigoureusement les 70 km de frontière avec la Syrie. Autant dire que les conditions d'une offensive sur Raqqa sont quelque peu compliquées par cette approche d'Erdogan qui n'est pas de nature à fâcher Daesh, bien au contraire. Ainsi, bien que soutenues par les Etats-Unis et quelques-uns de leurs alliés de la coalition, les Kurdes syriens auront du mal à concrétiser leur rêve d'une zone autonome au nord de la Syrie, Ankara les ayant classés d'office comme terroristes au même titre que l'Etat islamique et multipliant les frappes contre leurs positions depuis plusieurs semaines.