Le romancier kabyle reste fidèle à sa démarche qui consiste à revisiter, avec un style recherché, les traditions qui étaient en vogue dans la société kabyle surtout durant les années soixante-dix. A peine une année après avoir obtenu le prix Assia Djebar du meilleur roman en langue amazighe, l'écrivain Rachid Boukherroub récidive en restant fidèle dans le même genre, voire dans la même histoire. Rachid Boukherroub a été au rendez-vous de la vingt-et-unième édition du Salon international du livre d'Alger dans l'après-midi de jeudi dernier pour dédicacer son deuxième et tout nouveau roman, en tamazight, «Bab n wa, ad yekkes wa». Le roman a été édité aux éditions El Amel. Le titre du livre, explique Rachid Boukherroub, est inspiré d'un ancien jeu d'enfance, tout comme d'ailleurs, «Tislit n ughanim», le titre de son premier roman pour lequel il a obtenu en 2015 le prix Assia Djebar. Rachid Boukherroub nous a expliqué que ce deuxième roman est, certes, une suite du premier, mais en le lisant, à aucun moment le lecteur ne sentira le besoin d'aller chercher des explications dans «Tislit n ughanim». «J'ai fait en sorte à ce que les deux romans puissent se lire séparément», souligne l'écrivain kabyle. Rachid Boukherroub rappelle, d'ailleurs, qu'à la fin du premier roman, le personnage principal est mort. Dans la seconde fiction, ce sont les personnages qui ont survécu qui occuperont, à leur tour, les premiers plans. Il pourrait donc bien s'agir d'une trilogie et dans ce cas-là, Rachid Boukherroub pourrait revenir avec une troisième et dernière suite pour le Sila 2017. Il ne le dit pas clairement, mais on peut bien le deviner car, généralement, en littérature, il n' y a jamais deux sans trois. Quant à la trame du nouveau roman, Rachid Boukherroub indique qu'il s'agit de résoudre quelques trois ou quatre énigmes qui sont restées en suspens dans «Tislit n ughanim». Le romancier kabyle reste fidèle à sa démarche qui consiste à revisiter, avec un style recherché, les traditions qui étaient en vogue dans la société kabyle surtout durant les années soixante-dix. L'auteur précise que si, dans son premier roman, il a accordé une large part aux questions de philosophie, lui qui est professeur de philosophie, dans ce second roman, il a tenté de bifurquer plutôt vers la psychologie plus précisément la psychanalyse de Freud. Le lecteur pourra ainsi regarder bien au-delà de la forme des personnages qui habitent ce nouveau roman qui vient enrichir la bibliographie littéraire en langue amazighe. Notons qu'en plus du roman de Rachid Boukherroub que les lecteurs pourront acheter au stand des éditions «El Amel», il y a aussi dans le même espace une traduction en tamazight des Mille et Une Nuits qui vient de sortir sur le marché du livre à l'occasion du Sila. De nombreux romans et autres recueils de nouvelles en langue amazighe, fraîchement édités, sont aussi à découvrir, notamment au stand des éditions de l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), à l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag), aux éditions Identité, hébergées par le stand de Tafat-éditions, chez l'espace de l'éditeur Rich-essalam sans oublier bien sûr le stand du Haut Commissariat à l'amazighité. Ce dernier propose des centaines de livres en tamazight en plus de 34 nouveautés.