Les pays occidentaux ont réagi à cette rupture diplomatique. De Washington, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a appelé les pays du Golfe à tenter de régler leurs divergences et à rester unis. «Certainement, nous encouragerions les parties à s'asseoir et à parler de ces divergences», a-t-il déclaré à Sydney après l'annonce de l'Arabie saoudite, de l'Egypte, de Bahreïn et des Emirats arabes unis. «Si nous avons un rôle à jouer pour les aider à affronter leurs différends, nous pensons qu'il est important que le CCG (Conseil de coopération du Golfe, ndlr)reste uni.» Les pays arabes impliqués directement dans la crise diplomatique du Qatar avec ses voisins, ont également réagi. L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, l'Egypte et le Yémen ont justifié la rupture de leurs liens par le soutien du Qatar au«terrorisme». L'agence officielle saoudienne SPA a annoncé que Riyadh rompait ses relations diplomatiques et fermait ses frontières avec le Qatar pour «protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l'extrémisme». Un responsable saoudien a précisé que son pays «rompait ses relations diplomatiques et consulaires avec le Qatar et fermait ses frontières terrestres et maritimes ainsi que son espace aérien» avec son voisin du Golfe. «L'Arabie saoudite a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long des dernières années (...) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté», a-t-il ajouté. «Le Qatar accueille divers groupes terroristes pour déstabiliser la région, comme la confrérie des Frères musulmans, Daesh et Al Qaïda», a accusé ce responsable saoudien. Au Caire, l'Egypte a également annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar, qu'elle accuse de soutenir «le terrorisme». Le gouvernement du Caire a «décidé de mettre fin à ses relations diplomatiques avec l'Etat du Qatar qui persiste à adopter un comportement hostile vis-à-vis de l'Egypte», a indiqué le ministère des Affaires étrangères égyptien. Le communiqué égyptien annonce la fermeture des frontières «aériennes et maritimes» avec le Qatar. Le communiqué évoque «l'échec de toutes les tentatives pour dissuader le Qatar de soutenir les organisations terroristes», y compris la confrérie islamiste des Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi. La confrérie, classée «organisation terroriste» par les autorités du Caire et plusieurs pays du Golfe, nie avoir recours à la violence. Le Qatar était l'un des principaux soutiens du président déchu par un coup d'Etat militaire en 2013. Le riche Emirat gazier du Golfe, Qatar, a condamné à plusieurs reprises la répression lancée par le régime contre les pro-Morsi. Le Caire accuse Doha «de véhiculer l'idéologie d'Al Qaïda et de Daesh et de soutenir les opérations terroristes dans le Sinaï». Dans son communiqué, l'Egypte accuse le Qatar «d'ingérence dans ses affaires internes», mais également «d'abriter des dirigeants des Frères musulmans qui font l'objet de condamnations judiciaires pour des opérations terroristes». Egalement via son agence officielle, Bahreïn a justifié sa décision en accusant Doha d'«ébranler la sécurité et la stabilité de son royaume et de s'ingérer dans ses affaires intérieures». Outre l'Egypte, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont annoncé hier peu avant l'aube la rupture de leurs relations diplomatiques avec Doha, accusé de soutenir Al Qaïda, le groupe Etat islamique (EI), mais aussi la confrérie islamiste des Frères musulmans. Les citoyens du Qatar ont 14 jours pour quitter l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn, et les ressortissants de ces trois pays se voient interdire de se rendre au Qatar.