Les bombardements d'hier ont fait 57 morts dont une majorité de civils Le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a déclaré n'avoir «aucun doute» sur le fait que Damas «a conservé des armes chimiques». Ses sources? une étude militaire israélienne qui accuse Bachar al-Assad de «disposer encore de «quelques tonnes» d'armes chimiques. Dernier avatar de la tension grandissante entre l'avancée de l'armée syrienne vers Deir Ezzor et Raqqa et celle des Forces démocratiques syriennes (FDS), des combattants arabo-kurdes épaulés par la coalition internationale que pilotent les Etats-Unis, l'avertissement lancé hier par ces derniers affirmant que le régime du président Bachar al Assad s'apprêterait à «lancer une nouvelle attaque chimique» à laquelle ils se disent «prêts à riposter», comme en avril dernier, au lendemain de l'incident de Khan Cheikhoun. «Les Etats-Unis ont identifié de potentiels préparatifs d'une autre attaque chimique par le régime syrien al Assad qui pourrait provoquer le massacre de civils, y compris des enfants innocents», a écrit le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, dans un communiqué. Ces activités «sont similaires aux préparatifs du régime avant son attaque à l'arme chimique du 4 avril», a encore souligné le représentant de l'exécutif américain, faisant référence à la «riposte» américaine lorsque 59 missiles ont été tirés contre la base aérienne d'al Chaayrate, près de Homs, dans la nuit du 6 au 7 avril derniers, au cours de la première opération militaire US contre l'armée syrienne depuis le début de l'intervention en 2011. En conclusion de son communiqué faisant état d'une prochaine attaque chimique, Sean Spicer a même affirmé que «lui (le président syrien) et son armée paieraient le prix fort». De son côté, la représentante US à l'ONU, Nikki Haley a même surenchéri en ajoutant que «toute nouvelle attaque lancée à l'encontre de la population syrienne sera attribuée à al Assad, mais également à la Russie et à l'Iran qui l'ont aidé à tuer son propre peuple». Propos que le Kremlin a aussitôt qualifiés d'«inadmissibles» par la voix du porte-parole Dimitri Peskov qui a estimé que l'attaque de Khan Cheikhoun «ne peut pas être attribuée aux forces armées syriennes», faute d' «enquête impartiale.» «S'il n'y a pas d'enquête, blâmer al Assad est impossible, illégitime et injuste», a-t-il répété, ajoutant ne pas connaître les «raisons» ou preuves pouvant motiver les accusations de Washington. Il se trouve que le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis, a déclaré n'avoir «aucun doute» sur le fait que Damas «a conservé des armes chimiques». Ses sources? Une étude militaire israélienne qui accuse Bachar el-Assad de «disposer encore de «quelques tonnes» d'armes chimiques». L'attaque de Khan Cheykhoun, à quelques encablures de la ville d'Idlib, pour laquelle aucune enquête internationale n'a été diligentée, en fin de compte et qui avait fait 88 morts dont 31 enfants dans les rangs des groupes islamistes rebelles avait provoqué «l'indignation» de certaines capitales occidentales qui avaient immédiatement pointé du doigt le régime de Bachar al-Assad, écartant ses assurances à plusieurs reprises quant à la neutralisation de tous ses stocks d'armes chimiques, conformément à un accord mis au point sous les auspices de la Russie. Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis qui sont militairement présents aux côtés des FDS chargés de déloger Daesh de certains de ses fiefs et qui bombardent à tour de bras les zones de l'Est syrien, notamment, y faisant des centaines de victimes collatérales, comme hier dans une prison de Mayadine où l'Etat islamique avait emprisonné des centaines de personnes dont 57 ont été victimes des bombes larguées par les avions de la coalition. Officiellement, les officiers US sont là pour encadrer et pour former les combattants arabes et kurdes engagés contre Daesh mais depuis deux semaines, la fièvre est montée de plusieurs crans avec la progression spectaculaire de l'armée syrienne en direction de Deir Ezzor et donc de la frontière irakienne. Une progression qui compromet le plan de création dans cette partie stratégique de la Syrie (un champ pétrolier s'y étend jusqu'à Mossoul) d'un Etat kurde dont la Turquie ne veut entendre parler à aucun prix, y voyant une grave menace pour sa propre sécurité. Depuis, le spectre d'une confrontation directe entre l'armée régulière syrienne et les affidés FDS des Etats- Unis augmente de jour en jour. Ainsi, «s'explique» cette nouvelle menace assortie d'une mise en garde qui se veut puissamment dissuasive et qui s'appuie sur des accusations israéliennes dont on comprend sans peine les calculs et les arrière-pensées. Le 18 juin dernier, les Etats- Unis ont abattu un chasseur dans l'est du pays au motif qu'il «menaçait» les FDS. Idem à Tanaf, non loin de la frontière syro-jordanienne où la coalition a bombardé des forces pro régime qui «menaçaient» les soldats de la coalition.