La préparation psychologique d'un adolescent à un examen est une donne inexistante chez nous. L'annonce officielle des résultats du BEF, dimanche, a suscité diverses réactions. Le taux de réussite qui est de l'ordre de 42% a semé la joie parmi les parents d'élèves qui ont subi avec succès ce difficile obstacle. La nouvelle formule du calcul de la moyenne de passage au lycée où la note du BEF est multipliée par 3 ne fait pas l'unanimité. Certes, cette formule décourage ceux qui gonflaient les notes des élèves en 9e AF, mais elle lèse les bons et les moyens élèves qui peuvent, pour une quelconque raison, rater l'examen. N'omettons pas de préciser que la préparation psychologique d'un adolescent à un examen est une donne inexistante chez nous. Ce qui confirme cette donne reste certains relevés de notes où de nombreux candidats ont vu leurs moyennes diminuer sensiblement avec la note d'éducation civique. Le sujet qui a porté sur la Constitution s'est avéré être un thème étudié superficiellement alors que les questions ont porté sur des détails. Au-delà des résultats qui restent acceptables et qui sont excellents à l'image du CEM Khider Mohamed, la question qui revient chez les parents rencontrés reste le sort des 58% qui ont échoué. Comme tout le monde sait, l'année prochaine, le BEF laissera la place au BEM, c'est-à-dire à une scolarité de 4 années et non plus celle des 3 années du cursus fondamental. Est-ce que les établissements auront assez de professeurs pour contenir les recalés? A défaut d'une autre solution, beaucoup de personnes pensent qu'il faudrait baisser la moyenne jusqu'à 9/20 pour permettre à un maximum d'élèves d'aller au lycée. Cette proposition tient la route quand on sait que le système d'évaluation annuel ou consécutif à un examen est souvent partial. Le commentaire d'un enseignant, qui pense que beaucoup d'élèves nuls ont réussi alors que d'autres largement meilleurs ont échoué, remet en cause cette évaluation qui ne prend en compte que les points. La sacralisation des notes pousse les élèves à inventer des moyens de fraude d'une autre époque. Lors des examens du Bac, nous avons retrouvé aux abords des centres d'examen des cours entiers photocopiés sur des feuilles minuscules. En souhaitant la bonne continuité aux 42% de reçus, nous espérons des décisions responsables envers les 58% de recalés.