Une vue de Annaba Rien n'a changé, la dernière session de l'APW de Annaba est comparativement aux précédentes, semblable à celles tenues durant cette mandature qui tire à sa fin. Les travaux de cette session tenue jeudi, ont, comme à l'accoutumée traité du budget prévisionnel et autres points relatifs à l'amélioration urbaine, l'hydraulique. Des dossiers en rapport direct avec le quotidien des habitants de la wilaya de Annaba. Un quotidien signifiant tout simplement gestion et développement de cette circonscription administrative, à la charge d'élus locaux, APC et APW en l'occurrence. Ces élus, locataires des deux institutions relevant du ministère de l'Intérieur ont vraisemblablement failli à la tâche qui leur a été conférée par une population, restée durant toute une mandature, au dernier rang des priorités des élus. Un autre mandat qui marquera une fois de plus la wilaya de Annaba, qui globalement a tout raté en matière de développement économique et social. Les administrés de Annaba, les habitants en l'occurrence, ne comprennent pas les coulisses de la gestion, ils exigent plutôt la prise en charge de leurs préoccupations dans toutes ses dimensions. Depuis le cadre de vie jusqu'à l'urbanisation en passant par le développement socio-économique de leur wilaya, entre autres aspirations citoyennes. Ce qui est loin d'être le cas pour Annaba, dont les opportunités du développement sont grandes. Mais la présentation des activités de l'année écoulée, lors de la session de l'APW, chargée entre autres de l'adoption du BP, de l'amélioration urbaine et du cadre de vie en témoigne peu. Situation justifiée, par la crise économique à l'origine de la réduction du budget prévisionnel (BP) de l'année 2018, estimé à 169 milliards de DA, comparativement à l'exercice précédent, où il était de 200 milliards DA. Budget dit «celui de l'austérité» ou gestion de crise, point de bilant d'un mandat aléatoire qui a duré 5 ans pour l'APW et toutes les APC de la wilaya. Une mandature marquée par «une rationalisation» des dépenses publiques, justifiant la traîne de certains projets de développement. Cette expression phare permet aux élus de se retirer sur la pointe des pieds, afin d'échapper aux critiques latentes, quant à la gestion chaotique des affaires de ceux qui les ont élus. Ces derniers au vu de la clochardisation orchestrée de leur wilaya ont pointé à l'encontre des responsables locaux, un doigt accusateur, les désignant comme premiers responsables de la dégradation générale de la wilaya de Annaba. Un avis faisant l'unanimité de certains élus, qui se disent incapables de faire face aux loups de la gouvernance locale, notamment quand il s'agit d'argent sale. «Cela fait longtemps que l'APW est devenue une chambre d'accompagnement de décisions allant à l'encontre des intérêts des populations», nous dit-on. «Depuis la dilapidation réglementée du foncier local, jusqu'à l'émergence de personnalités influentes et doublement abusives en passant par l'affairisme de certains responsables locaux, Annaba est devenue la propriété d'oligarques locaux», nous explique-t-on. Le constat est identique pour le reste des APC, dont le fiasco de la gestion est total. Une vérité certifiée par l'état des lieux de plusieurs communes, Sidi Amar, El Bouni et le chef-lieu de la commune de Annaba, où, la plaie est puante. Depuis le massacre architectural urbain, de par la poussée des constructions non conformes, jusqu'à l'atteinte à l'environnement avec la destruction du couvert vert, aux monts de Séraidi, notamment en passant par la défaillance de l'éclairage public, la prolifération des décharges sauvages à travers toute la commune et un réseau routier défectueux, entre autres points noirs. Le constat est identique à El Bouni et Sidi Amar dont, les APC sont des pionnières en matière d'insalubrité et d'anarchie. L'absence des élus chacun dans son secteur renseigne bien sur l'intérêt que portent aux citoyens. Sinon comment expliquer l'état catastrophique et hideux des lieux de la plupart des communes de la wilaya d'Annaba. Si la crise économique a affecté le Trésor public, elle ne devrait pas avoir le même impact sur la volonté de gestion. Cette dernière relève de la conscience de tout un chacun. La détérioration du cadre général des plus importantes communes et du développement de toute la wilaya de Annaba est le résultat de l'indifférence, du laxisme et de l'incompétence, cautionnés par l'affairisme et l'opportunisme politico-financier. Une vérité qui n'est un secret pour personne, encore moins pour les responsables de cette circonscription administrative, devenue ces dernières années l'eldorado d'une mafia qualifiée. Une gangrène à laquelle le premier responsable de l'exécutif, tente de faire face avec toute diplomatie. En effet, bien que ne le disant pas à haute voix, Mohamed Salamani, wali de Annaba, conscient de l'impact d'une telle situation, tente de remettre les pendules à l'heure, à travers les instructions émises au staff de son exécutif. Ainsi, lors, de son intervention, à l'occasion de la dernière session de l'APW, Mohamed Salamani a fait entendre que le développement se base sur des prévisions, relatives aux besoins de la wilaya. Pour cela, le commis de l'Etat a demandé, voire exigé de son exécutif chacun selon son secteur, de lui fournir un inventaire déterminant les priorités pour chaque secteur. Car, lors de travaux de la session, l'exécutif s'est orienté vers l'inventaire de leurs secteurs. Bilan, jugé selon le wali de stérile, en l'absence d'une feuille de route, définissant les besoins prioritaires. «Avec un planning des besoins prioritaires pour la wilaya, j'aurais une entreprise retenue, me permettant de formuler une demande d'un budget adéquat», a fait savoir Mohamed Salamani. Dans un autre volet, le commis de l'Etat a porté pour responsables des responsables locaux quant aux retards enregistrés dans certains secteurs. De même pour les élus locaux de certaines communes, sommés par le wali de faire un état des lieux, des situations relevant de leurs programmes, afin de cerner avec exactitude les lacunes et éviter les erreurs. Le forcing imposé par le wali aux élus locaux renseigne sur sa détermination à mettre un plan d'action, pour travailler avec les prochains locataires de l'APW et des APC.