La plus importante est celle ayant trait au référendum consacrant la réconciliation nationale. La date du 5 juillet revient cette année, marquée par d'importantes décisions capitales pour l'avenir du pays. C'est sans doute un tournant décisif que devra prendre la trajectoire que des réticences au sein du sérail et à la périphérie du pouvoir tentent de contrarier. Le travail de longue haleine entrepris depuis le premier mandat n'est pas achevé mais le président ne lâche pas prise, d'autant plus qu'il mène la barque à sa guise. Plusieurs annonces ont été faites à la veille du 5 juillet, date anniversaire de l'indépendance. La plus importante est celle ayant trait au référendum consacrant la réconciliation nationale et son binôme, l'amnistie générale. Pour rappel, le président en a fait l'annonce devant l'APN à l'occasion du 50e anniversaire de la Révolution. Une manière de lier ce projet aux grandes dates de l'histoire nationale. Le texte y référent, selon l'ancien président, Ahmed Ben Bella existe bel et bien et devra être soumis à la consultation populaire. Des sources bien informées avancent la fin de l'année en cours comme une date à laquelle sera convié le peuple à se prononcer sur le projet qui fait couler beaucoup d'encre et auquel on attribue les vertus de mettre fin à la crise politique depuis l'arrêt du processus électoral en 1992. Avec cette sortie à la veille d'une date hautement symbolique, le timonier à la barre de la réconciliation nationale, on l'aura compris, ne compte pas laisser ses détracteurs perturber ses desseins. La date du 5 juillet est aussi celle qui a vu les faux moudjahidine envahir la famille révolutionnaire en profitant de la rente et des privilèges. Ce dossier épineux et nébuleux fait l'objet d'une enquête qui pourra peut-être apporter la décantation escomptée notamment pour rétablir la vérité sur un pan entier de l'histoire post-indépendance. Cette dernière, avec ses pages tronquées et ses placards aux fantômes, donne matière à supputer et à méditer notamment avec les travers constatés dans son écriture ou plutôt sa réécriture par les nostalgiques de l'Algérie française. Alors qu'on prédisait, avec le bal diplomatique, un réchauffement des relations entre les deux pays, voilà que le débat retombe dans la diatribe. La loi portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, votée le 23 février par le Parlement français est tombée comme un cheveu sur la soupe pour signifier la fragilité des relations algéro-françaises dont le conflit latent ne tient qu'à un fil. La réaction violente de Bouteflika qui a fustigé cette «loi loin d'être innocente» témoigne de ce froid, loin de faciliter la tâche à la chancellerie qui retourne à la case départ. Les parlementaires français ont porté l'estocade, en glorifiant l'acte colonial, à un traité d'amitié et de fraternité devant être scellé à la fin de l'année en cours. La date du 5 juillet intervient également à un moment où, sur la scène intérieure, on constate les signes avant-coureurs du changement ou ce qu'on appelle communément la transition. Le chef du gouvernement avait profité de la tribune du Cnes pour faire état des nouvelles mesures qui devront modifier le schéma financier existant. Une modification substantielle aux réformes qui constituent un véritable tonneau des Danaïdes ou rocher de Sisyphe pour paraphraser l'ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche. Sur un autre chapitre, la mise sur orbite internationale effectuée par la diplomatie et surtout par le président à travers ses nombreuses pérégrinations ainsi que sa participation à des Sommets tous azimuts, qui l'ont souvent emmené dans des cénacles prestigieux où il a plaidé en faveur du retour de l'Algérie dans le concert des nations, n'ont pas été vains. Pour preuve, notre pays se place en pole position des pays qui ont eu à affronter avec succès le terrorisme. L'ANP, digne héritière de l'ALN, est l'institution, avec les auxiliaires recrutés dans les rangs des citoyens à avoir combattu l'ennemi le plus pernicieux contre lequel elle a livré une rude bataille sans courber l'échine ou flancher devant l'adversité. D'ailleurs ce n'est pas fortuit que le président américain, George Bush, dont le pays a été foudroyé par le drame du 11 Septembre, classe l'Algérie comme partenaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme. Ceci apparaît clairement dans le message de félicitations qu'il vient d'adresser au chef de l'Etat à l'occasion du 43e anniversaire de l'indépendance nationale.«L'Amérique, a-t-il dit, continue de compter sur l'Algérie en sa qualité de partenaire de grande valeur dans la lutte contre le terrorisme et dans notre objectif commun de promouvoir la démocratie et la prospérité dans votre région ainsi que dans le monde. Mon espoir demeure que nous puissions oeuvrer ensemble pour la consolidation de cette coopération afin d'améliorer les relations entre les pays du Maghreb».Bien entendu, cette place bien méritée n'est pas sans consolider la position de l'Algérie. Toutefois cela ne se fera pas sans d'autres sacrifices.