Elle est l'avant-goût de l'indépendance désespérément recherchée durant plus d'un siècle de combat et de lutte. La date du 19 Mars 1962 est l'une des dates historiques qui retiennent encore l'attention des Algériens après 56 ans d'indépendance. Appelée communément «celle du cessez-le feu», cette date inspire également plus les anciennes générations que les nouvelles. Pour les personnes ayant vécu la guerre d'Algérie, elle signifie surtout la fin des hostilités entre le colonisateur français et le FLN/ALN. «Elle est l'avant-goût de l'indépendance désespérément recherchée durant plus d'un siècle», aime à témoigner plus d'un parmi cette génération. C'est le cas de le dire pour ces personnes-là, car depuis cette date, la paix est revenue dans toutes les régions du pays. Les accords d'Evian qui ont été signés dans l'après-midi du 18 mars 1962 entre les représentants du Gpra et du gouvernement français interdisaient aux deux parties de recourir aux armes et aux actions militaires. L'application des accords d'Evian a permis aux Algériens de rêver d'indépendance. «Dans beaucoup de hameaux de l'Algérie profonde, l'heure était déjà à la fête», se souviennent de nombreux témoins. Les événements ayant précédé la signature des accords d'Evian allaient tous dans le sens de l'approche de l'indépendance. Les déclarations qu'avait faites le général de Gaulle le 4 novembre 1960 (l'Algérie algérienne), les manifestations du 11 Décembre 1960, l'adoption par l'ONU de la résolution de l'autodétermination des peuples sous colonisation le 15 décembre 1960, l'avis favorable des Français pour l'autodétermination du peuple algérien le 8 janvier 1961 sont entre autres les événements qui annonçaient l'irrévocabilité de l'avènement de l'indépendance. Le temps en tout cas leur a donné raison, puisqu'à peine un mois après, la France a convoqué ses citoyens de la métropole pour s'exprimer sur la question de l'autodétermination le 8 avril 1962 et deux mois plus tard les Algériens sur la même question. Les résultats étaient sans surprise. En effet, plus de 99% des Algériens ont dit oui pour l'indépendance. Le 19 Mars 1962 rappelle par ailleurs pour cette génération le refus et le mécontentement des Français d'Algérie(les pieds-noirs) contre la décision du cessez-le feu. Ces derniers ont gardé en effet, l'espoir de rester en Algérie jusqu'à la fin. Rompus à la ruse et soutenus par certains partis politiques français, ces derniers ont testé toutes les voies pour violer les accords d'Evian. L'Organisation armée secrète (OAS) était leur bras armé. Des manifestations et l'acharnement gratuits contre les Algériens étaient aussi des voies privilégiées pour ces derniers, afin de se faire entendre et attirer l'adhésion des Français de la métropole. Leurs tentatives étaient toutes vaines car les Français de la métropole étaient lassés d'une guerre qui n'avait que trop duré. Quant aux nouvelles générations, la date du 19 Mars 1962 inspire surtout la victoire de la diplomatie algérienne. Les personnages tels que Krim Belkacem, M'hamed Yazid, Rédha Malek, Ahmed Boumendjel, Mohamed Seddik Benyahia, Tayeb Boulehrouf, Bentobal, Saâd Dahleb incarnent dans la mémoire de cette génération le triomphe de l'intelligence, le don oratoire et le courage. A noter que la date du 19 Mars 1962 est l'une des dates qui bénéficient chaque année d'un programme de commémoration important à travers le territoire national. Les médias lourds ne ratent jamais cette occasion. La date est aussi évoquée largement dans les programmes scolaires.